En décembre 2010, Charlie Hebdo avait été condamné par le Tribunal de grande instance (TGI) de Paris pour avoir rompu abusivement le contrat qui le liait à Siné depuis seize ans. L'hebdomadaire satirique avait été condamné à verser 40.000 euros au caricaturiste. Ce jugement vient d'être confirmé en appel avec un doublement des dommages et intérêts à 90.000 euros, révèle l'AFP.
Durant l'été 2008, Charlie Hebdo avait publié une chronique dans laquelle Siné ironisait sur une éventuelle conversion au judaïsme de Jean Sarkozy avant son mariage annoncé avec la fille du fondateur des magasins Darty. Pour le directeur de la publication de l'époque, Philippe Val, Siné avait dépassé les règles de la charte de l'hebdomadaire "qui proscrit notamment tout propos raciste et antisémite dans le journal". L'actuel patron de France Inter avait alors demandé au caricaturiste de présenter des excuses aux personnes citées dans l'article. Essuyant un refus, il l'avait renvoyé.
Siné avait alors assigné Charlie Hebdo en justice pour rupture abusive de contrat, réclamant 148.000 euros de dommages et intérêts. Dans son premier jugement, le TGI considérait qu'"il ne peut être prétendu que les termes de la chronique de Maurice Sinet sont antisémites, ni que celui-ci a commis une faute en les écrivant". D'autant que la chronique avait été soumise à la relecture du directeur de la publication, Philippe Val.