DR© Luc Ferry, invité de LCI le 1er juin 2011.
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Après la sortie de Luc Ferry sur le plateau du Grand Journal lundi à propos d'une rumeur de pédophilie concernant un ex-ministre, les réactions s'enchaînent. Alain Juppé a par exemple taclé le philosophe sans ménagement ce matin : « Quand il y a des faits avérés c'est une faute de ne pas les révéler (...) Si M. Luc Ferry a la preuve qu'il y a eu un comportement délictueux ou criminel (...) qu'il saisisse la justice ». Un avis partagé par le porte-parole du gouvernement François Baroin ou encore Dominique Paillé. Invité sur LCI mercredi après-midi, Luc Ferry a réagi aux propos de ses ex-camarades en politique, confirmant qu'il n'avait « aucune preuve » sur ce dossier.« Là où c'est vraiment scandaleux, c'est ce le bal des faux-culs, quand j'entends un certain nombre de ministres qui montent au créneau en disant "je suis choqué" (...) Moi je prétends qu'il y avait des centaines de personnes à Paris qui connaissent exactement la même chose que les journalistes du Figaro ». A Rachida Dati, qui lui reproche une « non-dénonciation de crime », il répond : « C'est totalement absurde, ça veut dire qu'elle ne connaît pas le droit. On peut être accusé quand on a été témoin de quelque chose, je n'ai pas été témoin, je n'ai aucune preuve. Et c'était justement mon axe d'argumentation sur Canal +. Si j'avais des preuves, j'aurais saisi la justice ».
Invité de la chaîne cryptée lundi soir pour débattre sur le machisme en politique et le devoir des journalistes après l'affaire DSK, Luc Ferry relaye une rumeur publiée dans la presse : « Un exemple très frappant : dans les pages du Figaro Magazine de cette semaine, vous avez un épisode qui est raconté d'un ancien ministre, qui s'est fait poisser à Marrakech dans une partouze avec des petits garçons. Bon. Probablement nous savons tous ici de qui il s'agit ». Ali Baddou lui demande un nom. « Eh bien moi je sais, je pense que je ne suis pas le seul. Et donc, si je sortais l'affaire aujourd'hui - l'affaire m'a été racontée par les plus hautes autorités de l'Etat, en particulier par le premier ministre » répond Ferry.
Quarante huit heures après la polémique, il ne regrette pas ses propos, « ravi d'avoir lancé le pavé dans la mare ». « Nous naviguons sans cesse entre deux reproches, dans ce microcosme qui est le nôtre a-t-il expliqué sur LCI. D'un côté ce qu'on appelle l'omerta, la loi du silence. On se tait parce qu'on a pas de preuve et qu'on risque la diffamation. Et de l'autre côté, c'est justement la délation et la diffamation qui sont infâmes quand on a pas de preuves. Je voulais dire, sur cette affaire : j'ai les mêmes informations que le Figaro mais je n'ai pas de preuve ».
L'affaire devrait désormais rebondir sur le terrain de la justice. Car l'association marocaine « Touche pas à mon enfant » compte désormais porter plainte. Najat Anwar, sa présidente l'a expliqué au site Rue89.com : « Un responsable politique qui abuse de nos enfants, c'est inacceptable. Nous allons porter plainte contre X. Une enquête doit être ouverte pour faire la lumière sur cette affaire ».
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