Un mauvais cru attendu à l'issue d'un premier semestre inédit. Comme prévu, M6 a publié hier des résultats pour les six premiers mois de l'année 2020 en net repli par rapport à l'année précédente. Frappé par la crise sanitaire et économique, le groupe de Nicolas de Tavernost a ainsi vu son chiffre d'affaires consolidé dévisser de pas moins de 22% en un an, à 557 millions d'euros.
L'activité radio est la plus durement touchée avec une chute de 27% de ses revenus, torpillés par l'effondrement du marché publicitaire à partir du mois de mars. Engagées dans une réduction de leurs coûts, les radios RTL (RTL, RTL 2 et Fun Radio) n'ont généré que 60 millions d'euros de chiffre d'affaires au premier semestre. Elles tombent même dans le rouge avec un résultat opérationnel courant en pertes de 2 millions d'euros sur la première moitié de l'année.
Le pôle "Production & Droits audiovisuels" s'effondre également de 27% durant les six premiers mois de l'année, à 29 millions d'euros de chiffre d'affaires, pénalisé par l'arrêt des tournages et la fermeture des salles de cinéma pendant le confinement.
Les chaînes de télé du groupe M6 accusent également le coup et le coût avec des revenus s'élevant à 387 millions d'euros au premier semestre, en repli de 21% par rapport à 2019. En cause là aussi et malgré une durée d'écoute de la télévision historique : la chute du marché publicitaire en mars et avril, avec toutefois une reprise progressive à partir de mai.
Pour limiter la casse, le groupe de Nicolas de Tavernost a comme ses concurrents taillé à la hache dans ses coûts, réalisant 92 millions d'économies sur la période, dont 49 millions pour les seuls programmes. M6 se félicite ainsi d'avoir compensé "59% de la baisse de ses revenus par des économies". Le résultat opérationnel courant (EBITA) consolidé du groupe ressort à 84 millions d'euros, contre 148 millions au premier semestre 2019 (-43% / -64 millions d'euros), tandis que le résultat net, hors plus-values de cessions, s'élève à 43 millions d'euros, en recul de 52% (-45 millions d'euros).
La marge opérationnelle de M6 tombe pour sa part à un toujours flatteur 15,1% (-5,6 points), et se maintient même à près de 17% pour la seule activité télé. M6 prévient d'ores et déjà qu'il "poursuivra au deuxième semestre ses efforts en matière de gestion des coûts". Ce qu'il n'a jamais vraiment cessé de faire depuis le début de l'ère Nicolas de Tavernost.