12 hommes et une femme. Selon les informations de franceinfo, pas moins de 13 personnes ont été interpellées dans la France entière mercredi dans le cadre de l'enquête ouverte en juin dernier par le pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH) du parquet de Paris. Une enquête qui a débuté après le dépôt de plainte de Magali Berdah. A l'issue de leur garde à vue, sur les 13 personnes suspectées, 12 d'entre elles - 11 hommes et la seule femme interpellée - sont repartis avec une convocation pour être jugés devant le tribunal correctionnel en 2023 pour "cyberharcèlement et menaces de mort dont certains à raison de la religion de la victime", autrement dit, de Magali Berdah.
Dans un communiqué publié le jeudi 20 octobre, la patronne de la société Shauna Events, qui gère des influenceurs, s'est réjouie de l'action de la police et de la justice. "J'accueille cette nouvelle avec un sentiment d'immense soulagement. (...) Ces interpellations démontrent une nouvelle fois qu'Internet et les réseaux sociaux ne sont pas une zone de non-droit. La meute haineuse qui y sévit a oublié tout sens du respect et de la modération. Elle s'est trompée lourdement". Et Magali Berdah d'ajouter : "J'espère que cette dynamique judiciaire incitera chacun à prendre ses responsabilités, à commencer par certaines plateformes qui ne modèrent pas les contenus haineux malgré des signalements récurrents".
A l'origine, dans ce dossier, c'est le rappeur Booba qui avait ouvert les hostilités contre la papesse des influenceurs en lançant sur les réseaux sociaux le hashtag #influvoleurs. "Avec ou sans moi, une armée s'est réveillée. Attention... ", avait-il prévenu il y a quelques mois sur Twitter. Dans "Libération" en juillet dernier, l'artiste avait dénoncé les "saloperies" vendues par les influenceurs qui multiplient les placements de produits. A l'autre bout de la chaîne, certains clients n'auraient jamais reçu leur commande. Une enquête a d'ailleurs été ouverte le mois dernier par le parquet de Grasse pour "pratiques commerciales trompeuses" après la plainte contre X déposée par Booba pour "escroquerie". "C'est déjà bien avancé, on a des centaines de cas, des jeunes, des mères de famille. C'est du solide, y'a du gros. Faut que ce soit la fin pour ces gens", avait commenté cet été l'interprète de "Jusqu'ici tout va bien" dans "Libération".
Sur Twitter, l'intéressé a relayé un extrait vidéo d'une story Instagram de Magali Berdah dans laquelle celle-ci, en larmes, annonce à sa communauté le passage devant la justice en 2023 d'une partie de ses cyberharceleurs présumés. Une émotion qui n'a pas été partagée par Booba, lequel a accompagné cet extrait du commentaire suivant : "J'ai vomi".