La guerre est déclarée. Ce vendredi, "Libération" consacre sa Une et son dossier du jour aux influenceurs avec un titre qui donne le ton : "Arnaques, frime et putaclics". Quatre pages pour revenir sur les arnaques reprochées régulièrement aux stars des réseaux sociaux, accusées notamment de revendre au prix fort des produits chinois bas de gamme, une pratique nommée "dropshipping".
Devenu depuis quelques mois la figure de proue de la lutte contre les abus des influenceurs, le rappeur Booba accorde ce vendredi un entretien au quotidien de gauche pour expliquer ses motivations, lui qui a eu maille à partir en fin d'année avec Marc Blata, qui forme avec sa femme Nadé, un duo spécialisé dans les potins et les placements financiers numériques. "Au-delà de n'avoir aucun talent, de faire la promotion de la culture du vide, de la débilité et de ne pas payer leurs impôts en France, ils entubent des citoyens - notamment des adolescents - en leur vendant des saloperies", rapporte le duc de Boulogne en évoquant le cas des influenceurs au sens large. Et de prévenir : "Ils ont voulu me détruire, notamment Magali Berdah (à la tête de l'agence d'influenceurs Shauna Events, qui a déposé deux plaintes contre lui, ndlr) en signalant massivement mes comptes pour les faire fermer, mais c'est moi qui vais les détruire. Judiciairement, j'entends".
C'est bien simple, Elie Yaffa, alias Booba, ne trouve aucune qualité à ces idoles des temps modernes : "Je les déteste. Ils ne font aucun effort, ils n'apportent rien, ils n'ont aucun talent. Le seul truc qui les intéresse, c'est d'avoir des followers, de se blanchir les dents et de vendre des shampooings. Moi, j'ai 45 ans et ça ne me fait pas rire de les voir à la télé dans des émissions minables, ne sachant même pas parler français correctement. Il faut arrêter de promouvoir la connerie".
Avec l'appui de son avocat Patrick Klugman, Booba a lancé un hashtag #influvoleurs pour recueillir les témoignages de victimes d'arnaques proposées par des influenceurs. "On a déposé des plaintes et des signalements auprès des services spécialisés", affirme l'artiste. Et de poursuivre : "C'est déjà bien avancé, on a des centaines de cas, des jeunes, des mères de famille. C'est du solide, y'a du gros. Faut que ce soit la fin pour ces gens". Sa conclusion relève de la punchline de rappeur : "Et quand ce sera fini, j'apporterai des oranges à Magali Berdah".