Ce soir, TF1 lance sa nouvelle co-production internationale, "Crossing Lines". Créée par Ed Bernero, déjà responsable du succès de "Esprits criminels", cette nouvelle série suit une force européenne composée d'experts de différents pays, chargée de traquer des criminels qui agissent sur plusieurs territoires. A la tête de cette sorte de CIA européenne, Marc Lavoine donne la réplique à William Fichtner et Donald Sutherland, entre autres, et campe un flic hanté par un drame familial. L'occasion pour puremedias.com de discuter avec l'acteur et chanteur au sujet de la série, bien sûr, mais aussi de sa carrière et... de Nabilla !
Propos recueillis par Charles Decant.
Comment vous êtes-vous retrouvé sur ce gros projet ?
C'est l'auteur, Ed Bernero et la productrice française, qui sont venus me voir. Elle a un regard assez international et vit en Europe. Une idée a mûri dans sa tête de faire une sorte de CIA européenne, avec un flic de chaque pays. Elle en a parlé à Ed, qui m'avait vu quelque part. J'ai été étonné comme vous l'êtes !
Oui, spontanément, on ne pense pas à Marc Lavoine quand on imagine une co-production internationale avec Donald Sutherland et William Fichtner !
Moi non plus ! Je ne penserais pas à moi en premier ! Comme quoi, parfois, le regard de gens qui viennent de l'extérieur, est peut-être plus objectif... ? Donc j'ai accepté ce beau cadeau, d'autant qu'on me proposait dans le paquet de jouer avec Donald Sutherland. Ca a suffi à m'achever ! Et on m'a raconté l'histoire de mon personnage, ce flic qui a subi un choc et qui vit en couple. Ca m'intéressait de voir comment allait résister ce couple à la violence du choc. Et chaque personnage a des choses à cacher aux autres...
Quand on vous a présenté le projet, vous avez eu une appréhension face à son ampleur ?
Oui, il y a toujours un moment où on se demande si on est capable de le faire. Moi, je crois au travail. Selon moi, le talent n'existe pas sans travail. Il faut énormément de travail pour être capable de donner ce qu'on attend de vous dans ce genre de projet.
Jusqu'ici, vous aviez fait très peu de télé...
J'avais fait une série avec Véronique Jannot qui s'appelait "Pause café", et quelques unitaires...
On vous avait déjà proposé un projet de série ?
Peut-être, mais c'est une question de priorité des projets. Je n'avais jamais fait de pub et un jour Cerutti m'a proposé de représenter son parfum, je l'ai fait pendant trois-quatre ans. "Le coeur des hommes", ça s'impose aussi. Il faut savoir gérer les priorités. Là, j'ai été très touché par l'auteur de la série, la façon dont on a travaillé ensemble, dont on a dessiné le personnage, sa façon de parler... Ed Bernero est un mec super doué ! D'abord, il est flic, il sait appréhender une situation. Les flics sont des gens formidables. Parce que quand on est confronté à ça, à cette violence, il faut rentrer chez soi après.
Aux Etats-Unis, on parle actuellement d'un "âge d'or" de la télé, de la série. Vous partagez cet avis ?
Des grands acteurs de cinéma en font, des grands acteurs de télé font du cinéma. On n'a plus ce clivage qu'il y a pu y avoir auparavant. Comme je n'appartiens à aucune chappelle, ni dans la musique, ni dans le cinéma... Ce que j'aime, ce sont les gens qui font les choses. C'est passionnant d'apprendre. Chaque matin, je viens sur le plateau, je suis heureux, j'ai peur. Comme quand on est enfant et qu'on va à l'école. C'est le bonheur !
Dans votre carrière, vous n'avez jamais été blasé ?
Jamais. Parce que je n'ai jamais fait les choses pour de l'argent ou pour une raison sociale. Je n'ai jamais fait quoi que ce soit que par envie de les faire, en sachant ce que ça peut me coûter. J'ai toujours refusé les publicités pour payer mes impôts, par exemple.
Après, vous pouvez dire oui par envie et vous retrouver dans une situation catastrophique...
Ca m'est arrivé une fois sur un film au Canada à cause du metteur en scène. C'était vraiment un type avec qui je n'ai pas aimé travailler. Sinon... Il y a des choses plus réussies que d'autres, c'est normal. Mais je n'ai pas d'énorme regret, pas de casserole énorme. Je n'ai pas l'impression.
Vous avez une pression sur l'accueil critique et public réservé à la série maintenant que vous avez terminé le tournage, que tout est en boîte ?
Je suis conscient de tout ça oui. Je sais comment la série a été reçue aux Etats-Unis, et dans d'autres pays. Et puis je sais ce que j'ai mis de moi dans la série. Ce que les autres y ont mis. Je ne suis pas vendeur. Je ne sais pas vendre les choses. Mais je sais une chose : le public est très intelligent. Ils ont choisi Edith Piaf, Gustave Courbet, Monet, Picasso... Ils adorent les Beatles, les Stones. Ils ne sont pas idiots.
Ils sont aussi fans de Nabilla pour certains...
Oui ! Vous avez raison ! On peut rentrer dans ce métier très facilement. La difficulté c'est d'y rester. Et d'y rester longtemps. Je souhaite à cette jeune femme de rester longtemps dans ce métier. Encore faut-il savoir quel métier elle fait ! Etre une vedette à la télévision, tout le monde peut le faire. Warhol l'a dit avant nous. Rester, durer, devenir Jean-Louis Trintignant, Jacques Tati, Ennio Morricone... On a le droit d'avoir des Kleenex, des petites pastilles pour la toux. Mais en traitement profond, c'est différent.