Un an presque jour pour jour après l'énorme succès du pilote, "Le nounou" revient pour un nouvel épisode ce lundi 17 février 2025. Les enfants de Claire (Joséphine Draï) et Sylvain (Frédéric Diefenthal), couple de policiers à la tête d'une famille recomposée, vont lui mener la vie dure. Booder, qui incarne ce nouvel héros de TF1, a accordé un entretien à Puremédias ce lundi 10 février 2025 au siège de la chaîne. Le comédien est revenu sur le succès du premier volet et son souhait de devenir un personnage récurent, sans éluder les questions d'actualité.
Propos recueillis par Ludovic Galtier Lloret
Puremédias : "Le nounou" revient le 17 février, un an presque jour pour jour après le succès du pilote. Comment avez-vous vécu ce résultat et qu'est-ce que cela a changé pour vous derrière ?
Booder : Il y a deux manières de voir les choses. Il y a celle du producteur (Alef One et Arthur, ndlr) que je ne suis pas. Lui est ravi d'avoir misé sur un projet qui a marché. Puis, il y a le regard de celui qui a eu l'idée. Ce qui est mon cas : "Le nounou" est un bébé que j'ai mis au monde trois avant sa diffusion sur TF1. Ma vraie joie, c'est de me dire qu'il y a un peu moins de sept millions de personnes qui ont vu cet unitaire et qui ont reçu et accepté le message de vivre-ensemble qui l'accompagne. Je n'ai pas la prétention de dire que je les ai toutes fait évoluer mais elles ont au moins entendu que nous pouvions vivre ensemble peu importent nos différences.
"Je suis en train de vivre ma deuxième vie"Booder
Aviez-vous déjà scruté les audiences auparavant ?
Bien sûr que je suis sensible à ça. Je ne regarde pas les audiences d'un point de vue financier, cela ne change rien pour moi. Je regarde les audiences pour savoir si les gens ont reçu et accepté le message que j'ai transmis. Le succès du pilote a donc donné lieu à la naissance d'une série. Nous avons tourné un autre épisode en plus de celui qui sera diffusé ce lundi 17 février et nous en écrivons déjà deux autres. C'est une vraie victoire.
À LIRE AUSSI : Audiences : Face aux Bodin's sur M6, le retour du "Nounou" avec Booder a-t-il réitéré le carton du premier épisode sur TF1 ?
Quel regard portez-vous sur votre popularité ?
J'essaie d'être comme Samir (héros de la fiction "Le nounou", ndlr), le plus simple possible avec mes maladresses, ma joie de vivre, mon sourire et ma manière d'être. Il y a ce dicton qui dit : "Chassez le naturel, il revient au galop". Si je n'étais pas naturel, je pense que ça se verrait. Le postulat de départ dans "Le nounou", c'est que j'incarne un personnage qui est un peu moi, aussi. C'est ce qui touche les vrais gens. Le but était que chacun espère un jour avoir Booder comme nounou.
Comment vivrez-vous le fait que cette popularité dans votre cas explose sur le tard ?
Elle est arrivée au moment où elle devait arriver. Cela fait 25 ans que je suis sur scène. Je n'ai jamais fait ce métier pour être une star ou gagner de l'argent. Le succès arrive quand il arrive. De ce point de vue-là, je suis en train de vivre ma deuxième vie. Quand je suis arrivé au monde au Maroc, le docteur a dit à ma mère que je ne passerai pas l'hiver. Je suis venu en France pour me soigner, j'avais 5 mois. Aujourd'hui, je suis devant vous, je suis "Le nounou", adoré de plein de gens. Qu'est-ce que vous voulez qu'il m'arrive de plus ?
"La raison pour laquelle 'Le nounou' a marché est que c'est une série terre à terre"Booder
Hormis "Le grand cirque" que vous avez réalisé et porté au cinéma en 2023, vous étiez jusqu'ici peu habitué aux premiers rôles. Comment vivez-vous cette pression ?
Dans tous les projets artistiques que j'ai menés, cette pression est latente. J'ai écrit "Le grand cirque", je l'ai réalisé j'ai joué dedans, il me tenait à cœur parce qu'il parlait des enfants hospitalisés. Je suis un enfant issu de l'hôpital. J'ai voulu rendre hommage au personnel médical et aux clowns, tous ces gens que j'ai connus. Pour moi, ça a été un film exceptionnel qui malheureusement n'a pas rencontré le succès au cinéma (68.286 entrées entre le 15 février et le 22 mars 2023, ndlr). Mais au moins il existe, il n'a pas fini dans ce que l'on appelle vulgairement, le cimetière des idées. Même s'il y a cette pression, je continuerai de créer et si ça marche, tant mieux, si ça ne marche pas, tant pis. Je n'aurai pas de regrets.
Vous êtes-vous davantage impliqué pour ce deuxième volet du "Nounou" ?
J'écris, entouré de très bons auteurs. Je donne mon avis, je retouche des vannes. Je suis également impliqué dans la réalisation et la mise en scène. C'est vraiment un projet que je prends à bras le corps.
TF1 a-t-elle mis davantage de moyens dans ce deuxième volet ?
"Le nounou" ne nécessite pas tant de moyens. Ce n'est pas de la science-fiction. Samir n'a pas des ailes pour voler. Il n'y a pas non plus de voitures qui explosent. Mais c'est la raison pour laquelle "Le nounou" a marché : c'est une série terre à terre.
"J'espère devenir un héros récurrent de TF1"Booder
Votre téléfilm, sous-titré "Le trait d'union", créé des ponts entre des mondes qui ne se parlent pas assez. Le premier épisode avait trait à l'homoparentalité, celui-ci fait se rencontrer policiers et habitants des banlieue. Samir gardera les enfants d'un couple d'aristocrates dans le troisième volet. Quelles nouvelles connexions souhaitez-vous établir ?
Spontanément, je pense au monde agricole, à la médecine. Mais nous sommes, pour l'heure, en train d'y réfléchir.
Êtes-vous en train de devenir un héros récurrent de TF1 comme Mimie Mathy avec "Joséphine, ange gardien", Laurent Ournac avec "Camping paradis" ou Jean-Luc Reichmann avec "Léo Mattéï" ?
J'espère ! Mon rêve serait que TF1 me dise : "Booder, on part pour 15 ans". Il y a tellement de messages à véhiculer sur TF1, première chaîne d'Europe. Ce n'est pas rien !
TF1 vous fixe-t-elle des limites dans les scénarios ?
Bien sûr, TF1 me fait des retours sur le scénario mais elle ne m'a pas fixé de limites dans le sens où le personnage principal me ressemble à moi. Je vise papi, mamie, papa, maman et les enfants. Je veux que ce soit une soirée familiale, que tout le monde se retrouve devant la télé pour voir les aventures de Samir. Il n'y a pas de vulgarité dans "Le nounou" et on parle de choses de la vie avec un parti pris feel-good assumé.
"Cela pourrait être rigolo d'être juré de 'Mask Singer'"Booder
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Arthur co-produit le téléfilm avec Alef One...
Arthur est le premier à qui j'ai demandé de se joindre à moi dans cette aventure.
Arthur vous a confié également "Vendredi, tout est Booder". D'autres numéros ou d'autres projets avec Arthur sont-ils prévus ?
Il avait pour coutume de demander à ses récurrents d'animer une déclinaison du jeu. Florent Peyre, Claudia Tagbo et Issa Doumbia se sont prêtés à l'exercice. Quand Arthur me l'a proposé, je lui ai dit que je ne voulais personne de célèbres. J'ai invité des enfants, c'est mon credo. Ils m'en ont demandé deux autres que j'ai accepté de faire. Il en reste un à diffuser.
Avez-vous d'autres projets avec Arthur ?
Non, ces émissions nous permettent, à nous artistes, de promouvoir nos spectacles et nos projets. Quand on a un spectacle à vendre, on y va.
TF1 vous a-t-elle proposé d'être juré de "Mask Singer" ? Cela vous intéressait ?
Enquêteur pourquoi pas. Ils ne me l'ont pas proposé mais cela peut être rigolo. Mais j'ai déjà un programme assez chargé, entre mon spectacle "Ah, l'école !" et la pièce "Le casse de l'année" que je joue en province, "Le nounou" et des projets pour le cinéma en cours d'écriture.
TMC a diffusé votre spectacle "Booder is Back" en 2024. Parmi ces projets actuels, le groupe TF1 va-t-il en retransmettre ?
Peut-être que TMC va capter "Ah, l'école !". Nous sommes encore en discussions.
Êtes-vous en exclusivité avec TF1 ?
Je suis en exclusivité avec moi-même. Je suis libre de travailler avec qui je veux. J'ai participé au spectacle "Les Bodin's en folie : La soirée des 30 ans" qui sera diffusé face au "Nounou" ce 17 février sur M6. Vous vous doutez bien que je n'ai pas fait exprès (sourire). Je suis un électron libre, je travaille avec qui veut bien.
"J'ai vu arriver Merwane Belazar avec plein d'énergie, plein d'envie et qu'aujourd'hui, on lui casse son rêve, c'est tellement grave"Booder
Quel regard portez-vous sur le traitement médiatique réservé à Merwane Benlazar, chroniqueur d'un soir dans "C à vous" sur France 5 ?
C'était très violent. Je connais Merwane, il était au Paname Art-Café (café théâtre du XIe arrondissement de Paris, ndlr) à l'âge de 16 ans. Je l'ai vu arriver avec plein d'énergie, plein d'envie et qu'aujourd'hui, on lui casse son rêve, c'est tellement grave. Personne n'a parlé de sa chronique en elle-même. C'était une chronique drôle qui parlait de football. À la place, on le juge sur son accoutrement et l'accuse de terrorisme, j'ai trouvé ça tellement bas.
Comment y répondre ?
Redevenons les gens intelligents que l'on était, réveillons-nous ! Il y en a assez de faire peur aux gens ! "Le nounou" sert à cela aussi : le personnage principal est d'origine maghrébine et de religion musulmane mais il n'en parle pas dans le film. Il est Samir tout simplement. Merwane est un comique. Il a répondu avec beaucoup d'intelligence. Il se retrouve taxé de terrorisme islamiste, c'est grave ! Que la ministre de la Culture intervienne, ça m'a rendu triste. Elle a déconné un peu. Rachida Dati, dont j'admire le parcours, sait ce qu'est d'être ramenée à ses origines. Quand on le vit, je n'ai été ni banquier ni comptable à cause de cela, la dernière chose que l'on a envie, c'est de le faire vivre à quelqu'un d'autre. Je me suis questionné : "Qu'est-ce que tu fais Booder ? En fait, le vivre-ensemble, il n'y a que toi qui y croit" ou alors "Continue ton combat parce qu'un jour ou l'autre, ça va payer". J'ai choisi la seconde option.
"J'adorais "TPMP" quand Cyril Hanouna rigolait, faisait des canulars et des blagues. Il a choisi une autre route"Booder
Vous prônez le vivre ensemble dans "Le nounou". Vous avez longtemps participé à "TPMP" avec Cyril Hanouna sur C8, chaîne à laquelle il est reproché ses manquements au pluralisme. Regrettez-vous la direction prise par cette émission ?
Le virage qui a été pris est un peu spécial. Quand on chauffe beaucoup les gens, qu'on les incite à se détester les uns les autres, que l'on rebondit sur des actualités en ne maîtrisant pas le sujet, cela s'appelle encourager la guerre civile et cela devient très grave. J'adorais "TPMP" quand Cyril Hanouna rigolait, faisait des canulars et des blagues. Il a choisi une autre route. Ceci dit, il reste mon ami et je n'oublierai jamais l'amitié que j'ai pour lui. Je l'ai connu, il n'y avait personne dans ses salles au théâtre et il a toujours été fidèle. Comme tous les amis, parfois on n'est pas d'accord. On se le dit et bien sûr chacun fait ce qu'il veut.
Qu'avez-vous pensé de la décision de l'Arcom de retirer sa fréquence TNT à C8 ?
Je ne suis pas du tout en phase. Les téléspectateurs qui ne sont pas d'accord peuvent prendre leur télécommande et changer de chaîne. J'allais dans ces émissions là, j'ai vu des pères, des mères de famille, des maquilleuses, des coiffeuses, des réalisateurs, des techniciens. Je ne peux pas me réjouir que des gens se retrouvent au chômage, ça me fait mal au coeur pour eux.
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