"Le Canard enchaîné" avait fait des difficultés de Mathieu Gallet à la tête de Radio France son meilleur feuilleton ces dernières semaines. Révélations sur ses dépenses pour rénover son bureau (plus de 100.000 euros), scoop sur l'emploi d'un conseiller en communication à grands frais ou encore indiscrétion sur ses frais quand il dirigeait l'INA. A tel point que le ministère de la Culture avait saisi l'IGF, l'Inspection Générale des Finances, pour enquêter. Le rapport, publié dans la presse, blanchit le jeune président de la Maison Ronde. "Le Canard" doit-il s'excuser comme certains l'ont suggéré sur Twitter ?
Ce n'est pas le genre de la maison, comme le prouve l'édition du jour avec cet article, "Ce Gallet poliment blanchi par l'Inspection". Le journaliste auteur des révélations sur le président de Radio France n'a pas digéré les conclusions du rapport, rédigé par trois inspecteurs "qui ont surtout forcé leur talent pour blanchir notre nouvel agneau pascal". Il moque sans détour "le degré de certitude raisonnable" de l'IGF.
Sur le chantier du bureau, le palmipède estime que l'Inspection "oublie un peu vite les honoraires de l'architecte, le marché signé avec l'ébéniste". A propos des dépenses de son conseiller en communication, le journal accuse carrément l'IGF d'avoir été trop laxiste dans son rapport, notamment sur la procédure de mise en concurrence de ce type de contrat. Enfin, l'hebdomadaire regrette aussi que ses dépenses à l'INA n'aient pas éte visées par cette enquête.
Selon un membre du ministère de la Culture cité anonymement, ce rapport aurait été allégé "pour ne pas remettre de l'huile sur le feu" après la fin de la grève à Radio France. Fleur Pellerin aurait même déclaré auprès de journalistes vendredi dernier qu'elle considérait toujours Mathieu Gallet comme... "une erreur de casting". "Le Canard" n'a pas lâché sa proie.