Il fait ses adieux à l'antenne. Ce matin, Mathieu Gallet, président de Radio France jusqu'au 1er mars prochain, était l'invité de l'interview politique de Léa Salamé sur France Inter. Le dirigeant est revenu sur ses quatre ans à la Maison ronde et sur son éviction à la tête du groupe radiophonique. Condamné pour favoritisme lorsqu'il était PDG à l'INA et bien qu'il ait fait appel, Mathieu Gallet s'est vu révoquer par le CSA. En attendant la désignation du prochain président de Radio France le 14 avril, le doyen du Conseil d'administration Jean-Luc Vergne a été choisi pour la transition.
Face à l'intervieweuse, Mathieu Gallet a confié avoir "beaucoup d'émotion de venir dans ce studio où (il) est venu pour la première fois il y a quatre ans", "pour répondre aux questions de Patrick Cohen à l'époque". "Beaucoup d'émotion pour cette maison que j'ai aimée", a-t-il poursuivi, avant d'ajouter : "Puis, ce qui me rend le plus triste, je vais vous le dire, c'est cette aventure humaine avec l'équipe que j'ai constituée depuis ces presque quatre ans, qui va s'arrêter dans quelques jours."
Au sujet de sa condamnation, il a jugé que "la décision était contestable juridiquement" et qu'il réfléchissait à contester la révocation décidée par le CSA devant le Conseil d'Etat : "J'ai encore quelques semaines pour pouvoir regarder au fond, non pas pour m'accrocher à cette maison et à ce poste, mais aussi pour que le droit soit dit". De plus, Mathieu Gallet a précisé n'avoir jamais eu envie de démissionner, car ce serait admettre "une faute" : "Une faute que je n'ai pas commise à l'époque de l'INA. C'est pour ça que je fais appel de cette décision (...) C'est une peine qui est lourde. J'ai décidé de la contester."
Enfin, celui qui cédera officiellement son siège de PDG le 1er mars a évoqué le changement du mode de nomination des patrons de l'audiovisuel public, non plus par le CSA, mais par le conseil d'administration, qui sera inclus dans la future loi sur l'audiovisuel. "Il n'y a pas de système génial ou de système idéal. L'avantage du système actuel, c'est qu'il permet dans la façon dont j'ai été désigné il y a quatre ans par le CSA, de ne pas avoir le soupçon, qui pèse sur les dirigeants publics, de lien avec l'Etat", a souligne Mathieu Gallet, avant de lâcher : "Je ne suis pas un représentant de l'Etat !" puremedias.com vous propose de visionner une partie de l'interview.