"Le Parisien/Aujourd'hui en France" en prend pour son grade. Dans son billet humoristique matinal sur Europe 1, Matthieu Noël, pas très inspiré par une actualité qualifiée de "morne", s'est intéressé au contenu du journal populaire. L'humoriste passe d'abord en revue la Une du quotidien consacré au "cri d'alarme des médecins" sur les antibiotiques. "Du jamais vu", lâche-t-il d'un ton ironique, constatant que c'est "seulement la vingt-septième fois en deux ans qu'(on) lit ce titre".
"Ce genre de dossier, soi-disant exclusif, c'est comme quand tu reçois des amis et que t'es pas sûr de ton plat principal, pour être sûr qu'ils soient bien rassasiés, tu les gaves de gougère au bleu à l'apéro" poursuit-il, ajoutant que le "débat sur les antibiotiques, c'est la gougère au bleu du journalisme". Déçu par ce premier titre d'actualité, l'humoriste poursuit sa lecture du journal. Et le sujet intitulé "Chevènement a un plan pour l'islam de France" n'a pas non plus grâce à ses yeux. "Je serais tenté de dire qu'on s'en fout" lâche le chroniqueur avant de s'intéresser au traitement de la visite d'Emmanuel Macron en Tunisie.
"Comment le journal a-t-il choisi de (la) traiter ? Sous l'angle économique ? Diplomatique ? En axant sur la contestation sociale qui monte à Tunis ?", feint-il de s'interroger. "Non, toujours prêt à mettre le doigt là où ça fait mal, 'Le Parisien' préfère évoquer avec un titre accrocheur le retour au pays du boulanger de l'Elysée !", constate Matthieu Noël. "Une demi-page sur le type d'origine tunisienne qui pétrit les baguettes d'Emmanuel Macron et on apprend qu'il raffole de petits pains sportifs aux fruits secs, fieffé gourmand !", lâche-t-il sous les yeux rieurs d'Hélène Jouan.
"On salue au passage la verve littéraire du journaliste qui réussit à nous parler des miches avec des accents gaulliens", observe-t-il avant de se lancer dans une lecture façon ORTF en 1964 d'un extrait de l'article. "André Malraux n'aurait pas dit mieux !", s'amuse Matthieu Noël avant de s'adresser à Patrick Cohen, sa victime préférée, et de lancer "Grâce à vous, heureusement, un jour perdu pour le journalisme ne l'est pas tout à fait pour l'humour". puremedias.com vous propose de réécouter cette séquence.