Maxime Saada monte au front pour défendre Canal+. Une semaine après le pic de tension généré par la crise autour de la distribution des chaînes du groupe TF1, le directeur général de la filiale de Vivendi accorde un long entretien à nos confrères de "L'Obs". L'occasion de faire un point d'étape sur les discussions en cours avec la Une et de réaffirmer que "Canal+ refuse de devoir payer pour des contenus gratuits" et qu'il n'est pas question non plus de payer des "sommes déraisonnables" pour les services tiers vendus par TF1.
Alors que Gilles Pélisson, PDG du groupe TF1, affirmait sur franceinfo la semaine dernière que "le modèle économique de Canal+ est aux abois", Maxime Saada lui répond qu'il lui semble pourtant "plus résistant" que celui de TF1. Il rappelle ainsi que la Une évolue dans un marché gratuit "structurellement décroissant" tandis que le marché du payant, port d'attache de Canal+, est "en pleine croissance". Maxime Saada reconnaît toutefois que, malgré des signaux encourageants, le modèle de Canal+ reste "fragile" et que le groupe a encore besoin de "retrouver de l'agilité".
Alors que Canal+ a perdu un million d'abonnés depuis la reprise en main musclée du groupe par Vincent Bolloré en 2015, Maxime Saada estime qu'il est "complètement faux" de prétendre que le milliardaire breton est à l'origine de cette fuite. "Contrairement à ce que l'on peut parfois entendre, il n'est pas le problème de Canal+ mais la solution" lance-t-il, convenant toutefois que celle-ci est... "radicale". Selon lui, Vincent Bolloré n'a donc rien à voir dans la perte drastique d'abonnés, qu'il impute à des paramètres exogènes comme "l'essor de la TNT gratuite et surtout, l'arrivée de concurrents comme beIN Sports".
Maxime Saada concède par ailleurs qu'il n'a "jamais réussi" à prouver à Vincent Bolloré les bénéfices apportés par la présence des tranches en clair sur la chaîne cryptée. Il confirme ainsi que la vocation de Canal+ n'est plus de "générer des recettes publicitaires", tâche qui incombe désormais aux seules chaînes gratuites du groupe. "Si c'était le cas, nous aurions demandé à Cyril Hanouna de venir sur Canal" lâche le dirigeant qui explique que Canal+ n'est pas encore arrivé "au bout de (son) analyse" sur le clair, réduit à peau de chagrin.
"Des fenêtres existeront toujours l'année prochaine" assure toutefois Maxime Saada, estimant que le "Canal Football Club" et le "Canal Rugby Club" sont des moteurs d'abonnement. Le patron de Canal+ explique qu'il aimerait que "L'info du vrai" d'Yves Calvi le soit également, se réjouissant simplement pour l'heure que "les abonnés regardent (l'émission) et l'apprécient". Le dirigeant jure aussi être "très satisfait" de l'animateur, jugé "extrêmement fidélisant" et qui est assuré d'être présent sur Canal+ la saison prochaine.