Une nouvelle recrue heureuse. Après avoir fait ses adieux à l'équipe de "C à vous" sur France 5 à la fin de la saison dernière, Maxime Switek a rejoint BFMTV pour prendre les commandes depuis le 24 août du "22h/minuit" rebaptisé "22h Max" dans lequel il est accompagné chaque soir de Bruno Jeudy et d'une éditorialiste différente. Et l'audience est pour l'instant au rendez-vous. Comparé à l'année dernière à la même période*, la tranche a ainsi progressé de 56% en réunissant en moyenne du lundi au jeudi 182.000 téléspectateurs, soit 1,2% de part d'audience selon Médiamétrie.
Ce soir, le journaliste apparaîtra à l'antenne une heure plus tôt, dès 21h, à l'occasion d'une nouvelle enquête diffusée dans le cadre de "Ligne rouge" et consacrée à Donald Trump avec pour ambition de raconter sa présidence atypique de l'intérieur à travers les témoignages des membres de sa garde rapprochée. "Inside Trump, l'enquête", produit par la rédaction, sera suivie d'un débat animé par Maxime Switek à partir de 22h. L'ancienne voix d'Europe 1 s'est confié à puremedias.com à cette occasion.
Propos recueillis par Christophe GazzanoUn petit mot pour commencer sur le titre de votre émission, "22h Max". Votre consoeur Apolline de Malherbe a récemment revendiqué avoir choisi elle-même le titre de sa matinale "Apolline Matin". Est-ce le cas pour vous ?
La genèse est toute bête. Dans nos échanges sur WhatsApp, quand on a commencé à élaborer l'émission, le groupe s'appelait "22h Max". En lisant ça, je me suis dis "pourquoi pas ?". C'était un clin d'oeil amusant, à la fois par rapport au titre de l'émission de Bruce l'année dernière (Bruce Toussaint, qui présentait le "Tonight Bruce Infos", ndlr) car cela avait beaucoup fait parler et aussi pour le petit jeu de mots autour de "22h Max", qui nous a fait rire.
Est-ce-que cette personnalisation est aussi un moyen de se démarquer des autres chaînes info qui, à la même heure, proposent des tranches aux titres plus classiques ?
Ce qui est sûr, c'est qu'on se retrouve vite autour des mêmes mots ou des mêmes thématiques. Là, au moins, on sait de quoi il retourne. Le nom claque pas mal. Je suis assez fier de ce nom-là.
Ce lundi, vous présentez votre première soirée spéciale sur BFMTV. Cela signifie-t-il que "22h Max" ne sera pas diffusé ?
Ce sera quelque chose d'assez hybride. Entre 21h et 22h, nous diffuserons le documentaire, suivi d'un débat, puisque nous serons à 50 jours de la présidentielle américaine. Et à 22h30, "22h Max" reprendra de manière classique jusqu'à minuit.
"Avec ce documentaire, on est vraiment dans les coulisses de la Maison-Blanche"
Ce documentaire va-t-il nous apprendre des choses sur Donald Trump, à qui beaucoup de sujets ont déjà été consacrés depuis son élection ?
Ce qui est amusant, c'est que nous sommes tous abreuvés depuis quatre ans d'images de lui, de ses décisions parfois déroutantes, de ses sorties parfois lunaires... Et là, avec ce documentaire, ce qui est fascinant, c'est qu'on découvre l'envers du décor. L'équipe de "Ligne rouge" a réussi à convaincre une demi-douzaine de personnes qui ont travaillé avec Donald Trump à la Maison-Blanche ces dernières années et qui nous racontent l'envers des décisions mais aussi et surtout sa manière de fonctionner. Comment lui parler pour le convaincre, comment est-ce-qu'il prend une décision, son rythme de vie, son agenda, quelles sont ses habitudes, comment il se comporte avec les gens... Il y a des choses que je ne connaissais absolument pas. Par exemple, on a toujours l'image du bureau ovale comme celle d'un endroit un peu sacré, un peu feutré, parce que c'est ce que nous ont montré ses prédécesseurs, mais avec Trump, ce n'est pas du tout la même chose. Il aime quand ça bouge. Son bureau est ouvert, il y a toujours plein de gens à l'intérieur, sans le côté effacé, compassé d'autrefois. Les gens sont assis un peu n'importe comment, n'importe où, les pieds sur les canapés, ça bouillonne. Ceux qui ont travaillé avec Trump racontent qu'il adore ce bouillonnement, il adore les débats un peu musclés quand il y a des décisions à prendre... Avec ce documentaire, on est vraiment dans les coulisses dans la Maison-Blanche. J'ai appris beaucoup de choses sur le mode de fonctionnement de Trump ainsi que sur celui de la Maison-Blanche.
Revenons à "22h Max", dont vous êtes aux commandes depuis le 24 août dernier. Quel bilan tirez-vous de vos trois premières semaines ?
Un bilan plutôt satisfaisant. Je suis hyper content d'être arrivé à BFM et hyper content de l'équipe avec laquelle je bosse, que ce soit à l'antenne ou hors antenne. Je suis assez fier de ce qu'on a fait depuis trois semaines. Je découvre un rythme qui n'est pas évident et auquel il faut s'habituer. Or, je trouve qu'on a très vite pris nos marques et qu'on a réussi à installer une ambiance plutôt sympa autour de la table, même si souvent les sujets sont lourds. On est leaders le soir, il faut le rester et cela passe par le choix des bons sujets ou des bons invités. J'ai l'impression à travers les messages que je reçois que le titre "22h Max" est déjà pas mal installé dans la tête ds téléspectateurs. C'est bien qu'ils gardent le réflexe de se dire : "s'il se passe quelque chose, je vais sur BFM". Il faut garde cette promesse-là, qui est l'ADN de BFMTV, tout en amenant notre patte. C'est une alchimie qu'il faut trouver tous les soirs, mais je pense que pour l'instant, on se débrouille pas mal.
"Je suis un peu plus détendu à l'antenne"
L'émission a-t-elle évolué depuis le 24 août ?
Non. Toutes les chroniques sont là au même endroit, aux mêmes heures. Ce qui a changé, c'est que je suis un peu plus détendu à l'antenne. Il fallait que j'apprivoise le direct à ce poste-là pour proposer quelque chose qui me ressemble et qui convienne aux téléspectateurs.
Votre premier numéro a été marqué par une altercation avec Nadine Morano, qui vous a traité de "procureur". Quel souvenir en gardez-vous ?
C'était une sorte de bizutage, de baptême du feu. On sait comment est Nadine Morano. Il n'y avait pas de surprise. Dès qu'une question déplaît, on attaque le journaliste, on essaie de le titiller. C'est une technique utilisée par de nombreux politiques. J'ai envie de dire que c'est de bonne guerre. Nous ne sommes pas partis fâchés. Enfin, moi je ne suis pas parti fâché.
On reverra donc Nadine Morano dans "22h Max" cette saison ?
De mon côté, il n'y a pas de problème. Après, je ne sais pas si elle aura envie d'être interviewée par un "procureur" comme moi, comme elle le disait (sourire).
Jeudi dernier, pour la première fois, Bruno Jeudy a été remplacé à vos côtés par Christophe Barbier. Pour quelle raison ?
Il s'agissait d'une incompatibilité d'agenda pour Bruno, qui travaille pour "Paris Match" et il était en reportage en-dehors de Paris ce soir-là. On a accueilli avec plaisir Christophe. Peut-être que ça se reproduira, mais là c'était vraiment exceptionnel.
"Avoir toutes les opinions, tant qu'elles restent républicaines"
Chaque soir, vous êtes également entouré d'une éditorialiste différente. Etes-vous attentif aux questions de parité ?
On y a été attentifs dès la construction de l'émission. Je voulais qu'on ait une parité stricte à l'antenne. Le but, c'est que celles et ceux qui viennent nous regarder le soir se retrouvent dans le visage de celles et de ceux qui sont autour de la table. Ils se retrouvent donc dans les visages, mais aussi dans les opinions puisqu'on essaie d'avoir toutes les opinions tant qu'elles restent républicaines. A partir du moment où j'étais le meneur de la bande et que Bruno Jeudy était là tous les soirs, il était évident qu'on n'allait pas faire une émission à quatre mecs, c'était impensable pour moi et ça n'avait aucun sens. Comme nous avons autour de la table Sonia Carneiro, Isabelle Saporta, Géraldine Woessner, Nora Hamadi, etc, qui sont des journalistes hyper talentueuses, je pense qu'on aboutit à une équipe qui est plutôt sympa à regarder tous les soirs.
A la rentrée, la question s'est posée de savoir si le masque serait rendu obligatoire sur les plateaux. Quelle est votre position sur le sujet ?
Nous prenons des précautions extrêmes en plateau. Les distanciations sont particulièrement respectées. Dès qu'un invité s'en va, la place est immédiatement désinfectée. L'air est renouvelé en permanence. On prend des précautions. L'autre élément, c'est que je sais que parmi les gens qui nous regardent, certains peuvent être malentendants et peuvent avoir besoin de lire sur nos lèvres. Même avec un masque transparent, je ne suis pas sur qu'on voie grand chose à l'écran. Pour l'instant, le masque n'est pas nécessaire et je pense que c'est plus agréable à regarder pour le téléspectateur. Personne n'est tombé malade dans l'équipe. On remet tous nos masques dès que l'émission s'arrête. En coulisses, on le porte en permanence. A ma connaissance, personne ne porte de masque en plateau aujourd'hui.
Vous qui êtes à la base un homme de radio, puisque vous avez débuté à Europe 1, est-ce-que ce média vous manque ?
On me pose souvent cette question-là, mais je n'ai pas l'impression de faire deux métiers différents en étant à la radio ou à la télévision. Je sais ce que la radio m'a apporté en termes d'écriture, le fait d'être particulièrement pédagogue, le fait de poser les mots, etc. J'ai donc amené cela avec moi à la télé. Après, j'ai adoré ce que j'ai fait à Europe, mais le plaisir que j'avais à être entouré d'une bande, je le retrouve ici de la même manière.
Votre regret au fond n'est-il pas de ne jamais avoir été le titulaire de la matinale d'Europe 1 ?
Je sais que pour arriver à ces postes-là, il faut que toutes les étoiles soient particulièrement bien alignées. J'ai adoré le faire en tant que joker donc j'aurais aimé le faire en tant que titulaire, mais j'ai l'impression d'avoir été comblé avec tout ce qui m'est arrivé d'autre. Je n'ai donc pas de regrets ou de remords par rapport à cela. Je m'éclate aujourd'hui.
Enfin, vous reverra-t-on cette saison sur le plateau de "C à vous" pour faire la promotion de "22h Max" ?
J'espère bien. Je suis parti de là-bas en très bons termes avec tout le monde. On continue à se voir très régulièrement, notamment avec le producteur de l'émission, Pierre-Antoine Capton. Et en plus, il y a mon documentaire sur Pierre Lescure qui arrive dans quelque temps (diffusion prévue sur France 5, ndlr) donc je suis sûr que je retournerai voir mes copains de "C à vous" d'ici peu.
* période du 26 août au 9 septembre 2020 vs période du 26 août au 11 septembre 2019.