La Ligue de football professionnel (LFP) en prend de nouveau pour son grade. Dimanche soir dans "On refait le sport" sur RTL, Jean-Michel Blanquer a commenté le dossier Mediapro, alors qu'une rencontre a eu lieu à l'Elysée mardi sur les aides au sport français, durement éprouvé par la crise sanitaire. "Le président de la République a été très clair, je l'ai été aussi, je crois, et le Premier ministre aussi", a commencé par raconter Jean-Michel Blanquer, qui est aussi ministre des sports, en plus de sa casquette de ministre de l'éducation nationale. "On considère que vous ne pouvez pas prendre de risque financier en tant qu'acteur privé, déboucher sur quelque chose d'assez grave quand même et à la fin appeler au secours l'État pour financer votre risque, en quelque sorte", a-t-il déclaré.
"Il y a des choses qu'on peut faire et des choses qu'on ne peut pas faire. Par ailleurs j'ai confiance dans les acteurs du football professionnel pour trouver les solutions de sortie", a ajouté Jean-Michel Blanquer. "Bien évidemment, on suit ça, on ne se déresponsabilise pas. Mais on n'a pas vocation à compenser des problèmes qui ont été finalement générés par une sorte de cupidité et d'irréalisme", a conclu le ministre.
Pour rappel, Mediapro s'est adjugé en 2018 80% des droits télé de la Ligue 1 pour 780 millions d'euros par an, mais n'a pas versé l'échéance due en octobre, d'un montant de près de 172 millions d'euros. Alors qu'une nouvelle échéance est prévue en décembre, le groupe sino-espagnol souhaite revoir les modalités du contrat de cette saison et a engagé une procédure en conciliation avec la Ligue.
Mardi à l'Elysée, Emmanuel Macron s'était déjà fortement étonné des conditions de conclusion de ce contrat. "On sait l'importance macroéconomique de ce contrat. Je vais vous dire franchement les choses, c'est un contrat de fou. On avait averti la Ligue. On savait que ce contrat était fragile. Je pense que les personnes qui l'ont négocié n'ont pas été très sérieuses. On s'est tous mis dans une situation impossible. Comme toujours lorsqu'on pense qu'il y a des situations mirifiques qui existent", aurait-il déclaré selon des propos rapportés par "Le Parisien".
"Je pense qu'il y a suffisamment d'acteurs historiques pour trouver une solution intelligente entre les partenaires, mais je serai exigeant pour que l'État ne soit pas le substitut d'intérêts privés avec l'argent du contribuable", aurait ajouté le chef de l'Etat. puremedias.com vous propose de réécouter les déclarations de Jean-Michel Blanquer hier sur RTL ici à partir de 14'15.