Chaque vendredi, retrouvez "Médias le mag, l'interview", en partenariat avec France 5. Julien Bellver, co-rédacteur en chef de puremedias.com et chroniqueur dans "Médias le mag" le dimanche à 12h35 interrogera une personnalité des médias toutes les semaines. Pour ce nouveau numéro, Julien Bellver reçoit Frédéric Lopez, qui lance mercredi soir sa nouvelle émission, "Folie Passagère".
Mon invité du jour déteste Paris, il tourne toutes ses émissions loin de la capitale. Ce sera aussi le cas de la prochaine qui arrive sur France 2, "Folie Passagère". Vous êtes pariphobe ?
Pas vraiment, en fait. Mais vous avez raison, je n'avais jamais remarqué qu'à chaque fois, je proposais des émissions ailleurs. Là, on tourne en banlieue parisienne mais quand on est dans le décor et qu'on est devant sa télévision, on est complètement ailleurs.
"Folie Passagère" démarre mercredi prochain en deuxième partie de soirée sur France 2. On n'en sait pas beaucoup sur le concept. Si vous deviez nous pitcher le format en 30 secondes, ça donnerait quoi ?
Je propose tous les mercredis soirs de recevoir les gens les plus inspirants et les plus épatants de ce pays, et de révéler leur sens de l'autodérision. Parmi eux, un artiste, parce que le monde serait triste sans eux, un champion, parce que ce sont des gens extrêmement inspirants, un savant, parce que le savoir est le meilleur rempart contre la violence et un anonyme généreux, un Français incroyable qui dépense toute son énergie, toute sa créativité, pour rendre le monde meilleur.
Donc il n'y aura pas de promo avec des invités qu'on a l'habitude de voir sur des autres plateaux ?
Ce n'est pas comme ça que je le dis parce que je considère que je ne me déplace pas quand je ne suis pas en promo. Eux, s'ils ont une pièce dont ils veulent nous parler, très bien.
Ca ressemblera à un late show à l'américaine ?
Je ne saurai pas vous dire. En fait, je ne fonctionne pas comme ça. Je suis assez coupé de ce qui existe, je suis dans mon délire, dans ma bulle, et j'essaie d'imaginer l'émission que je rêverais de regarder, ou que je rêverais de faire en ce moment dans ma vie. Donc il y a beaucoup de légèreté, beaucoup de profondeur...
Il n'y aura pas de table, vous serez au milieu de vos chroniqueurs... ?
Eh non, il n'y aura pas de table ! Mais ce ne sont pas des chroniqueurs, il y a douze personnes autour de moi...
Vous utilisez le terme de "famille"...
En vérité, on se connait bien, on s'aime beaucoup, et ce sont surtout des performers, ils ont quelques minutes pour nous étonner, nous faire rire, nous séduire. Ils ont chacun leur petit moment.
Vous n'avez pas tourné de pilote, France 2 a accepté les yeux fermés. Vous avez un statut de privilégié à France Télé ?
Je ne crois pas, parce que sinon l'émission serait arrivée avant, parce que ça fait trois ans que je travaille dessus ! En revanche, j'ai beaucoup de chance, parce qu'en ce moment, à France 2, il y a quelqu'un qui s'appelle Nathalie Darrigrand, c'est la patronne des magazines de France 2. Je ne sais pas si ça existe partout dans le monde mais je ne suis pas sûr que ça existe partout en France. On se connaît depuis très longtemps, et elle me fait confiance. Je l'ai entendu parler à la presse, et ça m'a ému, elle a dit qu'on avait du mal à faire ce qu'on veut avec moi, à me faire rentrer dans une case, et j'ai l'impression que c'est pareil dans la vie. On ne va pas s'excuser d'être nous-même, on ne peut faire que ça. Donc elle a accepté un peu l'inconnu...
C'est rare en télé ! Généralement, il faut faire les pilotes, les corriger, les refaire...
C'est très rare... J'ai beaucoup de chance. C'est quelqu'un qui arrive à se débarrasser de ses peurs, parce qu'on en a tous, tout le temps, et un diffuseur a peur de se planter, il y a une obligation de résultats normale. Et elle fait confiance. C'est quelque chose de très fort.
Vous avez de bonnes relations avec la nouvelle direction ? Plus faciles qu'avec l'ancienne ?
Je vous en parlerai en cas de succès. En cas de succès, je vous raconterai les coulisses. J'ai oublié le passé, je suis vraiment dans l'instant présent. Ca a été très douloureux, c'est vrai, parce que c'est dur de ne pas avoir la confiance des gens.
Donc ça a été plus facile avec la nouvelle direction, avec Delphine Ernotte ?
Je ne l'ai pas rencontrée. Mais Vincent Meslet, le nouveau patron de France 2, m'a fait savoir aujourd'hui, parce que lui a vu l'émission, qu'il l'aimait beaucoup. Et je suis super content qu'il le dise avant l'audience. J'ai eu des patrons qui se prononçaient après l'audience...
Dans la bande-annonce de l'émission. Vous dites "Des Français formidables", "une équipe extraordinaire". C'est tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil, votre nouvelle émission ?
Dans ma vie oui, j'espère que dans la vôtre aussi ! Moi je n'ai pas beaucoup de cons autour de moi. Sérieusement. J'ai eu cette chance extraordinaire de pouvoir choisir les gens avec qui je travaillais et donc cette équipe, c'est un peu une dream team.
Cela vous convient quand on dit de nouveau que vous êtes l'animateur feel good de la télévision française ?
Feel good, si on le traduit, on se sent bien. Je préfère faire partie des êtres humains avec lesquels on se sent bien !
Il y a trop d'émissions de bashing à la télévision ?
Je ne la regarde pas assez pour savoir. Mais c'est vrai que les mots à la mode sont bashing, clash, buzz... Ca tourne un peu au ridicule. Je pense que c'est prendre les gens pour des imbéciles. Comme s'ils n'étaient intéressés que par la tension, la violence, le mauvais esprit...
Justement, je vous propose une "Interview feel good", vous être obligé de trouver une qualité à ces personnalités que vous adorez... Patrick Cohen...
C'est un grand professionel !
Alessandra Sublet, qui a quitté France 2 et du coup vous a laissé la place...
Je l'ai croisée à une séance photo et je l'ai remerciée !
Eric Zemmour avec qui, on s'en souvient, vous vous étiez écharpé sur le plateau de "On n'est pas couché" il y a quelques années...
Qu'est-ce que je pourrais dire à son sujet qui n'a pas encore été dit ? J'avoue que je croise des gens qui sont bien dans leur peau ou pas bien dans leur peau. Qui ont des peurs et qui sont là pour transmettre de l'espoir ou du désespoir, qui sont là pour diviser ou rassembler... Vous voyez dans quelle catégorie il est. Donc forcément, il ne m'intéresse pas beaucoup.
Josiane Balasko, qui avait critiqué l'émission...
Je n'ai jamais su ce qu'elle avait dit ! Je suis ouvert à la critique, évidemment. On ne peut pas plaire à tout le monde, d'autres l'ont dit avant moi...
Donc pas question qu'elle soit un jour invitée dans l'émission ?
Je ne raisonne pas comme ça...
Quel est l'objectif d'audience de l'émission ? Dans cette case, Alessandra Sublet faisait environ 8,5% de part d'audience en moyenne, soit 950.000 téléspectateurs. En dessous, c'est un échec ?
Bah évidemment. Mais ça ne me choque pas. C'est comme si on avait un petit théâtre et qu'on mettait une pièce de théâtre. Si ça ne marche pas, il faut en mettre une autre. J'espère faire 10%... Après, il faut se laisser un petit peu le temps, j'espère qu'on va nous laisser deux-trois émissions. Il y aura les gens qui seront au rendez-vous la première fois, mais ils ne sauront peut-être pas que le rendez-vous est fixé. Et puis j'espère que les gens auront envie de revenir. On a signé pour la saison entière, mais si ça ne marche pas, ça s'arrêtera.
L'autre émission que vous présentez sur la chaîne, c'est "Rendez-vous en terre inconnue". Votre prochain invité, c'est Clovis Cornillac ?
Oui !
Vous avez été grillé à l'aéroport avec un fan qui a pris une photo, et donc vous n'avez pas pu garder le secret...
Exactement ! Garder le secret aujourd'hui, c'est très compliqué ! Mais je ne dirai où on part qu'au mois de mars. Sinon, ça serait commenté alors que ce n'est pas le sujet aujourd'hui.
Pourquoi ce nom, "Folie passagère" ? Ca fait un peu penser à "Jusqu'ici tout va bien" de Sophia Aram... C'est un peu dangereux, non ?
Le mot "dangereux", le mot "peur", je les ai éradiqués de mon cerveau. De toute façon, on a essayé 3.000 titres et tout pouvait être détourné !