Un échange qui aurait pu mal tourner. Vendredi dernier, l'équipe de foot de Laval, qui évolue en National, s'est inclinée à l'extérieur, 2-0 face à Boulogne-sur-Mer. A l'issue de la rencontre, Martin Cotta, journaliste de France Bleu Mayenne, est allé poser quelques questions à l'entraîneur, François Ciccolini. Mais l'échange s'est rapidement crispé, le coach, agacé par une question, n'hésitant pas à proférer de nombreuses menaces à l'encontre du journaliste de la station. Martin Cotta, soutenu par sa rédaction, a porté plainte pour menaces, tandis que le Stade Lavallois a précisé dans un communiqué que l'interview à chaud s'est déroulée dans les couloirs des vestiaires, "en-dehors du cadre protocolaire".
Pour illustrer la violence des propos tenus par l'entraîneur, France Bleu Mayenne a mis en ligne l'enregistrement de l'échange entre les deux parties. Un échange qui débute calmement. "En jouant qu'une mi-temps, c'est difficile de faire mieux", explique François Ciccolini pour justifier l'absence de buts de son équipe. "C'était quoi le problème, c'était technique, c'étaient les conditions ou vous vous êtes trompé sur la composition de l'équipe ?", a alors voulu savoir le journaliste de France Bleu. "Ça c'est vous qui le dites... Dites-moi, qu'est-ce-que vous auriez mis, vous ?", a répondu du tac au tac le Corse, avant que sa colère ne monte crescendo.
Alors que les deux hommes semblent se diriger vers la salle de presse, les menaces de François Ciccolini se font plus claires. "Tu me poses toujours de mauvaises questions, je vais te parler mal. Peut-être même que je vais te frapper la tête par terre. Tu veux que j'aille chercher dans mon sac ce qu'il faut ? Tu vas voir, je vais te frapper à coups de crosse dans la tête", prévient l'entraîneur de Laval. De son côté, le journaliste de France Bleu Mayenne semble prendre la réflexion avec humour. "Après, mon chef ne va pas être content, un arrêt maladie...", commente Martin Cotta. La menace du coach se fait donc plus claire : "Peut-être que tu n'auras plus d'arrêt du tout... Tu me poses toujours de mauvaises questions. Tu veux m'emboîter ou tu veux que je te déboîtes ?".
Le journaliste finit même par s'excuser, mais la colère de François Ciccolini ne retombe pas. "Tiens, prend ton jouet. Tu peux t'en servir comme suppositoire si tu veux", lui réplique l'entraîneur de Laval, faisant visiblement allusion à son micro. France Bleu Mayenne a demandé l'organisation d'une rencontre entre la direction du club de foot, l'entraîneur et le journaliste concerné, rencontre qui devrait avoir lieu ce vendredi. Martin Cotta est pour sa part déterminé à retourner au bord du terrain pour suivre Laval.
Sur son site officiel, le club a estimé hier que "la question posée (par le journaliste, ndlr) a été ressentie comme une agression directe et une défiance au professionnalisme de l'ensemble du staff, des joueurs présents au match mais également envers les joueurs non retenus et restés à Laval. (...) Le coach a donc très mal accueilli les questions posées, il est le garant des valeurs du groupe. Il l'a fait savoir laconiquement", ont résumé les dirigeants.
Mise à jour du 16/08 à 9h05 : Dans un communiqué publié le 15 août sur son site, le Stade Lavallois précise : "Avant l'entretien prévu vendredi, François Ciccolini présente ses excuses au journaliste de France Bleu Mayenne, Martin Cotta. Ses paroles ont dépassé sa pensée. La rencontre programmée vendredi aura le mérite de clarifier la situation".