Une soirée spéciale. Ce mercredi à 21h, M6 diffusera le spectacle "J'ai 10 ans" de Michaël Gregorio, célébrant les 10 ans de carrière de l'imitateur. Une représentation donnée à l'AccorHotels Arena de Paris en décembre dernier et qui sera suivie d'un documentaire inédit, baptisé "Michaël Gregorio, le prodige", puis de la rediffusion du précédent spectacle, "En concert(s)". A cette occasion, puremedias.com a rencontré Michaël Gregorio pour évoquer avec lui ces spectacles, son rapport à la télévision et l'humour en 2018.
Propos recueillis par Kevin Boucher.
puremedias.com : M6 vous consacre sa soirée. Vous êtes honoré ?
Michaël Gregorio : Je suis très touché, oui. C'est beaucoup, effectivement. C'est surprenant, d'autant que ça s'est décidé un peu au dernier moment. Je suis très heureux. C'est dur à porter pour mes petites épaules mais c'est en même temps assez excitant finalement car le spectacle se rallume. Même si ça ne fonctionne pas énormément, ce sera toujours un très grand nombre de personnes qui verront le spectacle. Plus encore que dans une salle comme Bercy.
"Mon prochain spectacle ne sera pas comme les précédents"
Vous dites que cela s'est fait "un peu au dernier moment". La diffusion TV n'était pas prévue ?
Si si. C'était prévu mais on ne savait pas quand, dans quelles circonstances...
Vous avez une pression des audiences ?
En théorie, non. En vrai, moi, je la ressens. Pas du tout vis à vis de la chaîne mais j'ai envie que ça plaise. Mais de toute façon, ça reste un seul prime time. Visiblement, il n'y a pas de grandes attentes du côté de la chaîne, du mien non plus. On verra bien. C'est déjà énorme d'avoir cette fenêtre-là et cette visibilité.
Ce spectacle est plus visuel que le précédent, avec toute une séquence vidéo dans la chambre, qui paraît plus facile à exploiter en télévision. Quand vous préparez le spectacle, vous pensez aux diffusions à venir ?
Pas du tout. D'autant plus qu'il y a des choses qui changent parce que, parfois, nous n'obtenons pas les autorisations de diffusion de certaines musiques ou vidéos. Ca reste dans un coin de ma tête mais je n'y pense pas au moment de la création. C'est au moment où le spectacle est lancé que nous nous disons qu'il va falloir commencer à penser au film du spectacle. Après, pour les séquences dans la chambre, elles ne sont pas pour moi forcément télévisuelles. L'écran est matérialisé, statique, c'est un plan fixe. Ce n'est pas ce qu'il y a de plus simple à rendre à l'image.
Mais le côté visuel est quelque chose qui m'attire vraiment. C'est d'ailleurs pour cela que mon prochain spectacle ne sera pas comme les précédents, ce sera un spectacle visuel, autour de la nouvelle magie et de la voix, mais d'une manière générale. Il n'y aura pas forcément d'imitations - ce qui ne veut pas dire qu'il n'y en aura pas du tout. Je suis rentré en écriture et je suis très excité de partir sur ce projet.
Depuis "Michaël Gregorio pirate les chanteurs", vos spectacles sont diffusés sur des chaînes du groupe M6. Pourquoi celui-ci plutôt qu'un autre ?
Il faudra leur demander ! (Sourire) Moi, ça me fait plaisir parce que j'ai commencé dans "Graines de stars" mais ce sont eux qui font des propositions.
"Je ne sais pas vendre mon spectacle en télévision"
Vous avez un rapport particulier à la télévision puisqu'on vous voit peu en promotion.
C'est vrai que je suis assez discret. Déjà, la tournée me prend beaucoup de temps et, ensuite, je trouve que le cadre télévisé est différent de la scène. Je viens à la télévision comme je suis dans la vie, avec les filtres sociaux. La scène, c'est un cadre à part. Pour ce soir, c'est un peu comme si la télévision était venue voir mon spectacle, donc c'est plus agréable et plus facile pour moi. Je me sens plus à l'aise dans cette démarche-là que lorsque je vais sur un plateau de télévision en promotion pour vendre mon spectacle. Je ne sais pas le faire. Donc le mieux à faire est le diffuser, même si ça ne remplace pas et ça ne remplacera jamais le spectacle vivant. Et ça permettra à des gens qui n'ont pas pu venir ou qui ne connaissaient pas de le découvrir.
Il y a quelques mois, Valérie Lemercier expliquait qu'elle refusait que ses spectacles soient captés...
J'étais comme ça au départ, c'est pour ça que le premier spectacle n'a pas été capté. Puis j'ai changé d'avis. On ne peut pas mettre en boîte le spectacle comme on aimerait mais c'est autre chose et ça a permis aussi à des gens de me découvrir. Donc même si je ne suis pas toujours satisfait des captations, c'est toujours mieux que rien.
Outre les spectacles, vous faites du doublage au cinéma. Mais côté comédie pure, on vous voit peu, que ce soit sur grand ou petit écran. Être acteur ne vous tenterait pas ?
Bien sûr. J'ai été très pris avec le spectacle mais il y a des projets - dont un qui malheureusement est en stand by. Ce n'est pas que pour la télévision. Mais c'est extrêmement difficile : il y a plein de projets et peu voient le jour. Au final, c'est plus facile sur scène de provoquer les choses et de les faire vivre.
Si le spectacle cartonne en diffusion TV et que Nicolas de Tavernost vous propose de venir animer un prime sur M6, vous acceptez ?
On me l'a déjà proposé plusieurs fois. Pas Nicolas de Tavernost mais ailleurs. C'est compliqué, ça prend du temps. Attention, ça ne veut pas dire que je refuserais mais il faudrait voir le projet.
"Je trouve bien que CopyComic existe"
Vous êtes produit par Ruq Spectacles, la société de Laurent Ruquier, qui ne produit que quatre artistes : Gaspard Proust, Vincent Dedienne, les Parisiennes et vous. Comment se passe la relation de travail avec Laurent Ruquier au quotidien ?
J'ai eu la chance d'être l'un des premiers en développement et c'est génial, c'est presque familial. C'est une toute petite structure et nous avons grandi ensemble. Laurent est un super producteur, même plus que ça. Il va me suivre sur mon prochain projet alors que je sens bien que ce n'est pas du tout sa came. (Rires) J'ai vraiment beaucoup de chance, comme Gaspard, Vincent et les Parisiennes, d'être produit par Laurent et son équipe.
Enfin, depuis plusieurs mois, le milieu du spectacle d'humour a vu l'arrivée d'un youtubeur, CopyComic, qui dévoile des plagiats d'humoristes français sur d'autres personnalités, étrangères ou non.
Il y a des choses où c'est évident, c'est incontestable que ce n'est pas de l'inspiration mais de la copie. Personnellement, je trouve ça bien ce que fait la personne qui est derrière tout ça. Après, on peut s'inspirer, c'est vrai dans de nombreux domaines. Et il peut aussi y avoir la même vanne chez deux humoristes sans que ce soit forcément copié - c'est ce qui m'est arrivé à mes débuts car la vanne était très évidente. Mais quand il y a la situation, la vanne... là, il n'y a vraiment pas de place au doute. Mais je ne suis pas juge, tout le monde a le droit de faire des erreurs et d'avoir une seconde chance.
Du coup, sur l'écriture du prochain spectacle, vous n'allez pas vous dire qu'il faut vérifier certaines vannes qui vous semblent évidentes afin d'éviter des accusations de plagiat ?
Moi, j'ai tendance à être comme ça. Mais ce n'est pas possible. De toute façon, le prochain spectacle ne sera pas un one-man-show donc on ne sera pas dans la vanne. On est protégé de ce côté-là.