Stéphane Rotenberg présente "Pékin Express La route des tribus légendaires" sur M6© Patrick ROBERT/M6
Ils formaient le binôme d'inconnus de cette saison 20 de "Pékin Express" intitulée "La route des tribus légendaires". Chouchous du public, Moâde et Ludovic ont été éliminés au terme de la 7e étape et aux portes de l'Afrique du Sud, dans l'épisode diffusé ce jeudi 27 février. Après trois sprints dans lesquels "ils jouaient la gagne", Moâde a perdu son 2e duel final face à Etienne, synonyme d'élimination. Pour Puremédias, ils sont revenus sur leur déception d'avoir quitté le jeu trop tôt à leur goût, mais aussi sur ce lien puissant qui les unit depuis leur rencontre au premier jour de l'aventure.
Propos recueillis par Léa Stassinet
Puremédias : Dans l'épisode de ce soir, vous quittez l'aventure lors de la 7e étape, aux portes de l'Afrique du Sud. Est-ce que quand vous vous refaites le film, vous vous seriez vus aller aussi loin lorsque vous vous êtes vus pour la première fois ?
Moâde : C'est vrai que sur le papier, on pourrait dire c'est un binôme d'inconnus, ce n'est pas possible qu'ils aillent aussi loin. Mais je pense qu'en fait, dès les premières minutes de ce qui va être notre duo, j'ai senti le potentiel parce qu'il y avait une certaine volonté. Il y avait des capacités physiques, un mental qui faisait que moi, j'y ai cru dès le début. Après, je ne me voyais pas en finale parce qu’on avait des gros morceaux en face. Je nous voyais quand même un peu plus loin. En tout cas, pas sortir à la 7e étape.
Ludovic : Moi je nous voyais dans le carré final. La malchance a voulu qu’on sorte, je l’estime, prématurément par rapport à ce qu’on a donné dans l’aventure.
Avez-vous des regrets sur votre parcours ?
Moâde : Non. On s’est donné à 250% à chaque fois. Si on devait refaire le match, on l’aurait refait de la même manière. Il y a peut-être eu des erreurs de stratégie mais en termes de philosophie, d’entrain, je pense qu’on était au top, en toute modestie. Je pense juste qu’il y a un facteur chance que beaucoup sous-estiment dans ce type d’aventure. On peut avoir une volonté, être prêt physiquement, quand la chance ne sourit pas, elle ne sourit pas. Et ça a été le cas pour nous dans cette 7e étape.
Ludovic : Au cours de cette étape, on joue la gagne tout le temps. Et au moment où il ne faut pas, on ne trouve pas (de voiture pour le stop, ndlr). On a juste pas eu de chance, ça ne s’appelle pas de l’incompétence. On n’a pas à rougir de notre parcours. Moâde est encore plus peiné que moi d’être sorti mais je sais ce qu’il a donné au duel final.
Moâde : J’aurais voulu t’emmener plus loin.
Ludovic : Tu n’as pas besoin de te justifier, on a juste manqué de chance. Sur notre parcours, je vais être moins humble que toi, on faisait partie des favoris après 6 étapes.
Vous étiez en tout cas l’un des binômes favoris du public. Avez-vous conscience que votre élimination va provoquer une vague de tristesse parmi les fidèles du programme ?
Moâde : Oui, et c’est ce qui rajoute de la frustration à la frustration, et de la tristesse à notre tristesse parce qu’on connaît l’issue. Moi je pensais que j’allais recevoir 90% de messages de bienveillance et 10% de messages de haine, de jalousie… mais pas du tout. 100% des messages ne sont que des messages de soutien, de gentillesse. Ça nous touche énormément que les gens soient peinés, parce qu’ils vivent l'aventure comme nous on l'a vécue, c'est-à-dire avec les tripes. Ils se sentent concernés et se mettent à notre place. Et là je suis vraiment dégoûté vis-à-vis de ces gens-là, parce qu'on a notre tristesse, et on a la tristesse qu’eux ressentent aussi.
Ludovic : Je pense que beaucoup de gens seront tristes et que certains vont pleurer. Je n’aurai jamais cru dans ma vie que des gens allaient pleurer pour moi.
Comment vous expliquez ce capital sympathie auprès du public ?
Ludovic : Tout simplement par notre authenticité. On dit ce qu'on pense, alors moi plus que Moâde, dans la forme en tout cas. Mo (le surnom qu'il donne à Moâde, ndlr) est la force tranquille, moi je suis la force énervée, mais on a beaucoup de points communs, contrairement à ce qu'on peut croire à la base. Déjà notre franchise, notre honnêteté, et la façon de vivre l'aventure. Alors peut-être qu'on l'exprime totalement différemment, car je suis mille fois plus expressif que Mo, mais on a transmis, par nos présences dans le programme, une bienveillance, une honnêteté, et une sympathie naturelles.
Moâde : Les téléspectateurs recherchent des personnalités en qui ils peuvent se reconnaître et nous, je le dis aussi en toute humilité, on est des gens simples, on essaye d'être fidèles à nous-mêmes, on n'essaie pas de mettre des coups de crasse, on veut vivre l'aventure à fond, on vit notre rêve dans la bienveillance, dans le partage, et ça touche les gens.
Est-ce que vous avez eu des moments compliqués sur le tournage ?
Moâde : Lors de l’étape 3, une partie n’a pas été diffusée dans l’épisode. Quand il fallait chercher le drapeau rouge, on arrive à la gare de Morogoro (Tanzanie) et on était à 200m du drapeau quand notre chauffeur nous a "séquestrés" dans sa voiture parce qu’il voulait qu’on lui donne de l’argent (ce qui est interdit dans l’émission, ndlr). Il y a eu un échange musclé entre le chauffeur et notre cadreur, et grâce à notre sang-froid à tous les trois, on a réussi à sortir de la voiture mais le conducteur avait mis ses warnings et nous a poursuivi en faisant mine de nous rentrer dedans. Il ne voulait pas nous lâcher. C’est notre plus grosse frayeur de l’aventure. On ne s'est jamais senti en danger à part à ce moment-là. Mais la production a réagi très rapidement et a géré l’incident d’une main de maître.
Moâde, vous dîtes lors de votre élimination : "Notre rêve se termine aujourd'hui mais notre lien perdurera". Est-ce le cas ?
Moâde : Bien sûr, allez voir nos réseaux sociaux. On s’est revu à plusieurs reprises, on en a profité pour danser et partager ces moments-là avec ceux qui nous suivent. Notre relation n’est pas "fake". Elle ne s’est pas arrêtée à la fin de la 7e étape. On se parle presque tous les jours avec Ludo. On a créé un lien d'amitié qui est assez exceptionnel, et surtout, ce que j'ai vécu avec lui et ce qu'il a vécu avec moi, on ne le vivrait avec personne d'autre. C’est une expérience qui est hors du commun et qui est unique en son genre.
Ludovic : Notre aventure à "Pékin Express" est terminée mais notre aventure de vie ne fait que commencer, et on va tout faire pour que les gens la vivent avec nous.
On a vu dans votre portrait Ludovic que vous étiez plutôt solitaire, avec une vie bien rangée. L'aventure vous a-t-elle changée sur certains points ?
Ludovic : Oui. Je ne suis plus à la virgule dans ce que je fais, à part dans mon travail (il est comptable-taxateur-trésorier dans une étude notariale du nord de la France, ndlr) que j'ai, de toute manière, l'intention de quitter pour changer de carrière. Je pense à faire quelque chose qui serait lié à l'événementiel ou peut-être même du stand-up, on verra comment ça se passe et si ça m'est proposé. Mais il est clair qu'aujourd'hui, sur ma vie de tous les jours, c'est terminé ces prises de tête de savoir ce que je fais, comment je le fais, quand je le fais. L’émission m’a chamboulé de A à Z.
Moâde : J’en sors aussi énormément grandi. Car dans "Pékin Express" on développe des capacités sociales, humaines, de la patience aussi. Maintenant, je pense que j'oserai plus qu’avant. Le fait de pouvoir se débrouiller à l'autre bout du monde, de trouver un logement, négocier des stops… Ça aussi, ça donne confiance. D'un point de vue professionnel, je travaille dans un open space face à un PC (il est ingénieur en cybersécurité au Luxembourg, ndlr). Et en fait, je me suis rendu compte que je suis quand même beaucoup plus à l'aise dans des environnements où j'ai du contact avec les gens, où je suis en extérieur, en mouvement.
Qu'ont pensé vos proches de vous en vous voyant à l'écran ? Ludovic, vous avez beaucoup parlé de votre mère et de votre petit frère durant l'émission...
Ludovic : Ils n’étaient pas au courant avant ce soir de notre élimination à ce stade-là. À part mon petit frère, qui a compris parce qu'il connaît très bien le programme et il a compris que je sortais. Il est très peiné et m’a écrit un message ce jeudi matin pour me le dire. Mais il est très fier de moi, il savait que j’avais un tempérament du tonnerre mais à ce stade-là, il ne s'y attendait pas. Il m'a dit : "Si on m'avait dit que mon grand frère qui est dans un bureau, qui a toujours sa cravate et qui ne fait jamais d’efforts physiques allait porter un sac de 11 kilos sur son dos et marcher 12 bornes, qu’il allait partir dernier, et remonter tout le monde, j'aurais signé un contrat avant" (rires). Ma famille savait que j’avais un mental, mais je ne savais pas jusqu’où. J’ose dire que j’ai le plus gros mental de la saison, parce que moi, je pars de rien. Je pense que j’ai la plus grosse évolution de cette aventure. Mais si j’ai réussi tout ça, c’est grâce à Mo.
Est-ce que votre quotidien a changé depuis l'émission ? On vous reconnaît dans la rue ?
Moâde : Ça dépend dans quelles villes (rires). Dans ma ville natale (en Lorraine, ndlr), à partir du 6e épisode, j'ai eu quelques demandes de photos. Ça fait vachement plaisir.
Ludovic : Moi, à Arras, on ne me reconnaît pas. J’ai eu peut-être une ou deux demandes. Alors que quand on était à Paris la semaine dernière, même dans le métro on nous a accostés. C’est un truc assez extraordinaire, parce qu’on a été à Troyes, et là on a été arrêtés plein de fois. Mais là où je rejoins Mo, c’est sur les réseaux sociaux. Honnêtement, je pensais et je vais être vulgaire, recevoir des "seaux de merde" sur la tête. Et pas du tout. Les gens me disent : "Vous êtes comme nous, vous donnez tout ce que vous avez". C’est impressionnant.
Avez-vous noué des liens forts avec les autres binômes de la compétition ?
Moâde : Oui, on a partagé la même expérience, ça crée des liens. Le casting de cette année était top, on est tombé que sur des gens bienveillants. On est d’ailleurs tous en contact aujourd’hui via un groupe WhatsApp.
Qui aimeriez-vous voir gagner ?
Moâde : Que le meilleur gagne, tout le monde est méritant. Après, il y a des binômes qui sont partis de loin et qui sont toujours là, je pense à Mattéo et Esmeralda, Patricia et Adrien, Éva et Lionel… C’est des binômes qui sont là à se battre, à donner. Je ne suis qu’admiratif face à leurs prestations.
Si on vous proposait de revenir dans une saison "All Stars" ou en 2e partie de soirée comme Ryad et Louison cette année, vous seriez partants pour retenter l'aventure ?
Ludovic : Je n’ai qu’une chose à dire : Monsieur Thierry Guillaume, le producteur, j’attends ton appel pour les "All Stars" ! Je suis prêt, mon sac est prêt. Comme dirait Mo, Inch’Allah !
Moâde : Quand Ludo parle, il parle au nom du binôme, moi pareil. C’est mon cousin, mon frère, tout ce qu’il dit c’est pour nous deux. J’espère qu’un jour on reviendra et on essaiera de rendre heureux tous ceux qui nous soutiennent.
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