Acteur, cinéaste, producteur indépendant, Jacques Perrin , aussi brillant devant que derrière la caméra, est mort ce jeudi 21 avril à l'âge de 80 ans. "La famille a l'immense tristesse de vous informer de la disparition du cinéaste Jacques Perrin, mort le jeudi 21 avril à Paris. Il s'est éteint paisiblement à l'âge de 80 ans", a annoncé sa famille dans une déclaration transmise à l'AFP par son fils, Mathieu Simonet.
Depuis les années 1950, Jacques Perrin a tourné dans plus de 70 films. Le grand public a pu apprécier l'étendue de son talent chez Valerio Zurlini ("La fille à la valise", 1960), Pierre Schoendoerffer ("La 317e section" en 1965, "Le Crabe-tambour" en 1977, "L'honneur d'un capitaine" en 1982) et Jacques Demy ("Les Demoiselles de Rochefort" en 1967, "Peau d'âne" en 1970). Il a en parallèle été le co-producteur d'une quinzaine de films depuis la fin des années 1960, parmi lesquels "Z" de Costa-Gavras (1968) ou "Les choristes" (2004) de son neveu Christophe Barratier, dans lequel il jouait également (8,6 millions d'entrées).
Il laisse également derrière lui un patrimoine cinématographique centré sur la défense de la nature, cause chère à son coeur qu'il a mise en lumière dans plusieurs documentaires, dont "Le peuple singe" (1989), "Microcosmos : Le peuple de l'herbe" (1996) ou "Himalaya : l'enfance d'un chef" (1999). "Il est alors le seul à oser affronter le documentaire naturaliste à budget de blockbuster. Des films pharaoniques exigeant des années de préparation en recherches scientifiques, en repérages dans le monde entier, en conception de matériel", écrivait, hier, "Le Monde".
Des années plus tard, il a lui-même co-réalisé des documentaires remarqués, dont "Le peuple migrateur", consacré aux oiseaux (2001, 2,8 millions de spectateurs en France), puis "Océans" (2010, 2,9 millions de spectateurs), récompensé par le César du meilleur documentaire en 2011. Son dernier rôle au cinéma, dans "Goliath", sorti en mars, fait écho à ses combats écologistes.
Au lendemain de l'annonce de sa mort, France 5 a décidé de lui rendre un dernier hommage en rediffusant, ce vendredi soir, "Le Crabe-tambour", un film réalisé par Pierre Schoendoerffer qui réunit à l'écran Jacques Perrin, qui incarne un officier de marine, Jean Rochefort et Claude Rich. Auréolé de trois César, dont celui du meilleur acteur pour Jean Rochefort, ce long-métrage raconte l'ultime mission en mer d'un officier condamné par un cancer du poumon.
"À ces innombrables succès populaires, s'ajoutent la création et l'incarnation sur Antenne 2/France 2, de 1991 à 2000, du rendez-vous "La 25ème heure", caractérisé par un très grand éclectisme et une profonde exigence dans les oeuvres et documentaires présentés. Une création emblématique du service public, récompensée par le 7 d'or de la meilleure émission culturelle", rappelle France 5 dans son communiqué. Côté petit écran également, Jacques Perrin a joué dans des séries, notamment dans "Le château des oliviers" (1993, France 2) et "Frank Riva" (2003-2004, France 2). La comédie dramatique américaine "Breakfast Club" avec Emilio Estevez, Paul Gleason et Anthony Michael Hall, programmée à l'origine ce vendredi soir, sera diffusée ultérieurement.
Mise à jour vendredi 22 avril à 15h55 : De son côté, Arte a annoncé, ce vendredi, qu'elle rediffuserait ce dimanche 24 avril à 20h55 "Les demoiselles de Rochefort", dans lequel il incarne l'inoubliable Maxence aux côtés de Catherine Deneuve et Françoise Dorléac. La chaîne franco-allemande déprogramme donc "Le sourire de Mona Lisa", long-métrage américain réalisé par Mike Newell avec Julia Roberts et Kirsten Dunst. Hasard du calendrier, C8, quant à elle, avait annoncé, le 12 avril, qu'elle proposerait une rediffusion de "La 317e section" en prime le dimanche 1er mai.