Deux jours après la mort de Thierry Roland, décédé dans la nuit de vendredi à samedi à l'âge de 74 ans des suites d'un accident vasculaire cébéral, la presse belge et plusieurs responsables de médias se sont montrés étonnés voire critiques face à la couverture médiatique française de cette disparition. Journaliste sportif depuis plus de cinquante ans, Thierry Roland a commenté 1.300 matches durant sa carrière. Il formait un célèbre duo avec son complice Jean-Michel Larqué qui lui a rendu un hommage poignant dès samedi matin.
"Les dieux du stade sont-ils devenus fous ? Question légitime, écrivait hier le quotidien Le Soir. Surtout quand on analyse comment les grands médias français ont choisi de traiter de la mort du commentateur sportif Thierry Roland. Samedi soir, TF1 et France 2 ont ouvert leur journal télévisé de 20 Heures avec la nouvelle. En faisant respectivement vingt et quinze minutes. Tout cela à la veille du second tour des élections législatives (...) La popularité de l'homme ne fait aucun doute. Mais fallait-il pour autant qu'un journaliste bénéficie d'un traitement comparable à celui qui accueille des chefs d'Etat ou des monstres sacrés d'un pays ?"
Pour le PPDA local, François de Brigode, la couverture médiatique française a été clairement excessive. "Au Panthéon de la connerie, on a atteint le sommet du déraisonnable. Samedi soir, on était à la veille d'un jour important, pour la Grèce qui vote (...) Thierry Roland était un bon vivant, dont la popularité était certes grande, et je retiendrai surtout son rire. Mais d'un point de vue purement technique, il faut bien dire qu'il n'y connaissait pas grand-chose, au foot. Si on rajoute à cela ses dérapages réguliers...", explique le présentateur vedette du JT de la RTBF. Pour son collègue Michel Lecomte, rédacteur en chef des sports, les médias français "en ont trop fait". "Ils ont surfé sur la vague émotionnelle, parce que Thierry Roland est quelqu'un qui a touché toutes les couches de la population, depuis longtemps. Mais 20 minutes, franchement, c'était trop", a-t-il ajouté.