Ce soir, Nagui sera aux commandes d'une grande soirée consacrée à la Fête de la musique sur France 2. Au programme, 4h de musique non-stop avec des artistes qui vont se suivre sur une scène impressionnante installée en pleine Cité de Carcassonne. De Shy'm à Hugues Aufray en passant par M. Pokora, Collectif Métissé, Charlie Winston, Flo Rida ou Amandine Bourgeois, les artistes vont se succéder sans temps mort, sans magnéto et sans blabla pendant 4h. Un concept inédit proposé par Nagui, qui explique le choix de Carcassonne à puremedias.com, la décision de ne plus associer l'émission à "Taratata" et la programmation très éclectique.
Pourquoi Carcassonne ?
On est passés par différents méandres. D'abord, on avait pensé à Paris pour les 30 ans, parce qu'on avait déjà fait Carcassonne, Bruxelles, on s'est dit qu'on pouvait revenir à la capitale. Quand on a fait le tour de tout ce qui était possible à Paris avec la mairie et les mairies d'arrondissement, on a découvert qu'il y avait une principauté en plein coeur de Paris : le Louvre.
Vous vouliez organiser ça aux Tuileries ?
En fait, on avait envisagé d'être à mi-chemin entre les Tuileries et le Carrousel et c'est géré par un monsieur que personne ne peut influencer et qui est craint par tout le monde. On y est allé avec la peur au ventre mais il a été adorable, il était fan de musique, client de "Taratata"... Mais, ce que je ne savais pas, c'est que sous le rond-point à côté de la Pyramide de verre, il y a des galeries. Et ça ne supporte pas beaucoup de poids. Donc ça n'a pas été possible. Et puis quand on a voulu se décaler un peu dans les Tuileries, il y a une personne qui n'était pas très enthousiaste... C'est le jardinier !
Du coup, vous êtes reparti à zéro ?
Oui, on a envisagé le Sacré Coeur, une péniche, mais on s'exposait à un problème avec la préfecture... On a envisagé en parallèle Carcassonne, qui nous l'a proposé, mais on a aussi regardé Nantes, St-Tropez... On s'y est pris un peu tard, après Pâques, et niveau vitesse de réaction, Carcassonne a été très rapide et connaissait les contraintes et nos équipes de leur côté connaissaient le lieu vu qu'on avait déjà organisé trois fois la Fête de la musique ici. La chaîne a validé et était ravie qu'on fasse ça à Carcassonne.
C'est un sacré événement à mettre en place pour une ville...
Oui, et je pense que beaucoup de ceux qui se proposent ne se rendent pas compte de l'importance du dispositif. Il faut aller jusqu'à libérer des chambres d'hôtel qui étaient bookées depuis des mois et expliquer à la famille Vanderbooten qui vient de Hollande que leur chambre n'est plus libre et qu'on les déplace d'hôtel ! Mais tout se passe bien parce que c'est fait avec envie et sourire. Et l'expérience passée compte parce qu'ils savent que ça s'est toujours bien passé.
L'an dernier, vous aviez proposé à Bruxelles "Taratata fête la musique". Cette année c'est tout simplement "La fête de la musique". Pourquoi ?
Parce que ce sont les 30 ans de la Fête de la musique. Et les années précédentes, la programmation était plus "taratatesque" qu'autre chose. Là, la volonté était d'ouvrir la programmation et qu'on ait toutes les musiques possibles et imaginables, sans rester uniquement dans le créneau pop/rock de l'émission. Dès cet instant, et afin d'accueillir toutes les générations et tous les styles, ce n'est plus "Taratata" même si l'équipe en coulisses est la même.
Du coup, au niveau de la programmation, ça donne quoi ?
Cette volonté de s'ouvrir à tous fait qu'on aura Hugues Aufray qui croise M. Pokora, mais pas seulement dans les coulisses puisqu'ils vont avoir un duo ensemble. Shy'm et Benabar aussi, Flo Rida, Sean Paul vont proposer des medleys spécialement pour l'occasion. Il n'est pas question de faire sa promo en playback, ici tout est en live. Il y a un groupe pour assurer pendant les quatre heures, et quelques groupes comme Shaka Ponk ou Zebda assureront leur musique. Et l'autre nouveauté qu'on a décidée, c'est d'avoir réellement quatre heures de musique non-stop, de 20h35 à 0h35, sans silence.
Pour beaucoup, "Taratata" est synonyme d'émission musicale de qualité, d'une programmation qualitative mais pensez-vous aussi que ça aurait pu jouer contre la fête de la musique ? Que la marque est peut-être perçue par d'autres comme une marque un peu élitiste ?
Ca peut apparaître austère oui. On peut se dire "C'est encore Taratata", "C'est encore lui qui va choisir les chansons qu'il aime dans son MP3"... Et "C'est encore ceux qu'on a vus dans Taratata". Or, ici, c'est vraiment original et différent. Un trio de M. Pokora, Hugues Aufray et Amandine Bourgeois, je trouve ça bien que ça existe dans le cadre de la fête de la musique. Après, comme vous dîtes, "Taratata" est une marque mais c'est aussi une marque du service public et c'est une marque qui est aussi synonyme de savoir-faire, de qualité du son live. Le reste, ce n'est que du parisianisme, de se dire "J'en fais partie" ou "J'en fais pas partie". Mais c'est comme les vannes ! Une vanne qui passe dans le "Grand Journal", c'est sur Canal donc on peut le dire. La même vanne qui passe ailleurs... Quel scandale ! C'est la même histoire depuis des années : ou vous avez la carte pour faire quelque chose, ou vous ne l'avez pas.