M6 semble bien décidée à ne pas faciliter la tâche à Canal+ dans le dossier du rachat des chaînes Direct 8 et Direct Star au groupe Bolloré. Dans un entretien exclusif à paraître mardi sur puremedias.com, Nicolas de Tavernost, président du directoire du groupe M6, s'y oppose fermement. "J'espère que l'opération sera interdite, nous sommes en vigilance rouge sur ce dossier" explique-t-il.
Dans le collimateur du patron de M6, la possibilité pour Canal+ d'user de sa position dominante sur le marché de la télévision payante pour en faire bénéficier Direct 8. "Venir sur un marché gratuit, cela nécessite quand même, dès lors que vous avez une exclusivité, de ne pas vous en servir pour aller embêter les concurrents. Un exemple : Canal+ a un régime de TVA spécial, c'est près de 380 millions d'euros d'avantages fiscaux, une grosse niche ! Elle ne peut pas servir pour investir dans des programmes pour gêner les concurrents de la télévision gratuite" explique-t-il.
Autre point de blocage selon lui, la revente à très bon prix par le groupe Bolloré de ces fréquences TNT à Canal+. "Nous pensons que le CSA - qui veut imposer aux nouvelles chaînes (lancées à la fin de l'année) des règles assez strictes pour éviter ce genre de commerce - pourrait les appliquer tout de suite dans un cas concret, à savoir le rachat de Direct 8 et Direct Star. Pourquoi les imposer aux autres en disant que c'est un problème et ne pas regarder la situation aujourd'hui ?" Le CSA réfléchit en effet à une une taxation lors la revente des fréquences publiques acquises par un groupe de médias.
En cas d'autorisation de l'opération par l'Autorité de la concurrence, M6 se dit néanmoins prêt "à relever le challenge". "Nous n'avons aucune crainte ! En matière de télévision gratuite, Canal+ n'est pas une garantie de succès ! i-Télé n'est pas un succès spectaculaire par rapport à BFM, détaille Nicolas de Tavernost. Il ne s'agit pas de s'appeler Canal+ pour que ça marche contrairement à ce qu'on voudrait nous faire croire. Le challenge de la compétition, nous sommes tout à fait prêts à le relever mais nous voulons les mêmes règles".
> L'interview intégrale de Nicolas de Tavernost sera publiée mardi matin sur puremedias.com