Voilà les journalistes de M6 prévenus. Invité du "Supplément" de Canal+ dimanche, Nicolas de Tavernost, patron de la chaîne, a expliqué ne pas souhaiter que les reportages de sa chaîne étrillent ses "clients", à savoir les annonceurs. "Nous n'avons plus de pression politique, ça c'est terminé mais nous avons la pression de nos clients. Je ne peux pas supporter qu'on dise du mal de nos clients, a-t-il expliqué. Souvent il y a des discussions, nous vivons de nos clients". Nicolas de Tavernost a rappelé un épisode de "Capital" consacré à la téléphonie mobile. En septembre 2012, un reportage sur Free avait été trappé, déclenchant la protestation de la rédaction. Et pour cause, M6 est partenaire d'Orange dans le secteur, avec la marque M6 Mobile.
"Je leur ai expliqué, si on fait une émission sur la téléphonie, on va dire forcément, si elle est bonne pour Orange, on va comprendre. Et si elle est mauvaise, on va se fâcher avec notre client. Donc il n'y a pas de bonnes émissions", a-t-il détaillé. Pour le patron de la chaîne, "il y a des choses qu'il faut éviter", à savoir les reportages où les annonceurs de M6 pourraient être mis en cause.
"Il y a des choses beaucoup plus difficiles à traiter que d'autres, je le dis avec beaucoup de clarté. On a une très grande liberté pour traiter beaucoup d'autres choses, a-t-il poursuivi. La téléphonie n'est pas un sujet unique, il y a d'autres médias qui pourront le traiter mieux que nous". M6 n'est pas la seule chaîne à subir des pressions économiques de ses clients. Sur France Télévisions aussi, "Cash Investigation" a mis à rude épreuve certains d'entre eux. Mais contrairement à la chaîne privée, le service public a toujours eu la liberté de continuer à enquêter et étriller ses "clients".