Nicolas de Tavernost entend bien demander prochainement au CSA le passage de Paris Première sur la TNT gratuite comme la récente loi sur l'indépendance de l'audiovisuel public l'y autorise. Il l'a ainsi affirmé hier à nos confrères des "Echos", évoquant à de nombreuses reprises un choix "contraint".
Pour le président du directoire du groupe M6, il n'y a plus plus de viabilité économique pour Paris Première sur la TNT payante. Nicolas de Tavernost a ainsi souligné que les deux ressources principales de la chaîne fondée en 1986 étaient désormais trop fortement attaquées pour permettre son maintien dans l'univers payant. La première, la publicité, a ainsi été largement mise à mal par la multiplication des chaînes gratuites. Cette multiplication "souhaitée par les pouvoirs publics" a entraîné selon Nicolas de Tavernost une baisse de l'attractivité de la TNT payante et de ses ressources publicitaires.
Deuxième pilier financier de Paris Première, les recettes dites "distributeur", c'est à dire la redevance versée par les opérateurs comme Canalsat aux chaînes qu'ils distribuent dans leurs bouquets. Selon Nicolas de Tavernost, ces recettes sont condamnées à diminuer du fait de l'abandon progressif de la TNT payante par plusieurs chaînes comme Eurosport. Le patron de M6 a également avoué au cours de cet entretien que les dernières négociations avec ces opérateurs n'avaient pas permis aux chaînes payantes d'obtenir une augmentation de leur redevance. Autant de raisons qui ont convaincu le président du directoire du groupe M6 qu'il n'y avait "plus d'avenir en télévision payante pour Paris Première".
Evoquant déjà la suite, le patron de M6 a tenu à mettre en avant les qualités de la candidature de sa chaîne rachetée en 2001. "C'est une chaîne très originale dans son positionnement, un peu plus CSP+, un peu plus culturelle. Nous pensons donc que cette chaîne a sa place dans une offre de TNT gratuite" a-t-il ainsi fait valoir."Ce sera un peu plus d'Aïda et un peu moins de Nabilla sur la TNT gratuite !" a-t-il également lancé pour résumer. Et Nicolas de Tavernost d'adresser un petit tacle au groupe TF1 qui va lui aussi demander le passage de LCI sur la TNT gratuite : "Ce n'est pas la xième chaîne d'info".
En cas de validation du projet par le CSA, le modèle économique de Paris Première "s'appuiera sur la publicité". La chaîne ne changera pas de positionnement et conservera une cible CSP+ "peu travaillée sur la TNT gratuite". Le président du directoire du groupe M6 a par ailleurs indiqué que Paris Première aurait besoin "à terme de 50 à 60 millions d'euros de ressources publicitaires" pour réussir son passage dans l'univers gratuit.