Le rendez-vous était attendu. Après leur échange musclé du 15 janvier dernier, Marine Le Pen était une nouvelle fois face à Anne-Sophie Lapix dans "Dimanche +" ce week-end. L'interview se déroule sur un rythme soutenu, notamment lorsque est abordé le sujet Mohamed Merah, largement récupéré par la présidente du Front National dans ses meetings. L'échange se tend une nouvelle fois en fin d'entretien, sur le chiffrage et le programme de la candidate, la journaliste relevant que la question du retour au franc avait été amendée, désormais posée sous forme de référendum.
"Il y a un rejet du passage à l'euro au franc et on a l'impression que du coup, vous réagissez avec ce référendum" lance Anne-Sophie Lapix. "Non madame, il y a un terrorisme intellectuel auquel participe l'ensemble des médias qui consiste à faire peur aux Français !" lui rétorque la présidente du FN. Qui reproche à la journaliste de faire partie de "l'élite qui n'aime pas ça, les référendums." La journaliste s'en amuse et conclut : "Si j'y suis, vous y êtes aussi."
Interrogée dans le même contexte en janvier dernier, Marine Le Pen n'avait pas su répondre précisément à Anne-Sophie Lapix sur le coût de ses propositions. Agacée, la présidente du FN avait qualifié son interlocutrice de "grande économiste" avant que la journaliste ne la remercie, à l'issue de l'interview, pour cette "grande leçon d'économie." Une leçon qui avait fait le tour de la toile, nuisant pour un temps à la campagne de Marine Le Pen.
Elle en avait aussi profité pour dénoncer le système qui voudrait à tout prix la voir échouer, invitant les Français à s'interroger sur les motivations qui se cachent derrière les prises de parole des journalistes et des personnalités publiques. Selon elle, "c'est le système qui est derrière" Anne-Sophie Lapix. "Je gêne le système parce que j'ai un programme extrêmement précis, je joue la transparence face à des candidats qui sont dans l'opacité la plus totale."