Stéphane Richard et Martin Bouygues ne publieront pas les bans. Après des semaines de négociations, le PDG d'Orange et celui du Groupe Bouygues ont renoncé à marier leurs groupes. Selon "Le Figaro", les deux groupes ont réuni vendredi soir leurs conseils d'administration pour la troisième fois en trois jours, afin d'officialiser l'abandon du projet. "Bouygues Telecom poursuivra sa stratégie stand alone", a indiqué le groupe Bouygues à nos confrères.
Le montant de l'opération avait pourtant été défini. Mais les exigences de l'Etat, qui détient 23% du capital d'Orange, ont fait capoter l'opération. Emmanuel Macron, le ministre de l'Economie, à la manoeuvre dans ce dossier, a exigé une baisse de la valorisation de la filiale de Bouygues (fixée à 10 milliards d'euros) et la mise en place de garde-fous afin que le groupe Bouygues ne puisse pas monter par la suite dans le capital d'Orange. L'État a voulu garantir sa minorité de blocage et s'assurer que Martin Bouygues resterait un actionnaire minoritaire, ce que ce dernier a jugé inacceptable.
De plus, malgré la vente de certains des actifs de Bouygues Telecom aux rivaux SFR Numericable et Free, rien n'assurait les deux groupes que l'Autorité de la concurrence allait valider l'opération... Malgré les pressions de l'Elysée et de Matignon, l'opération est donc abandonnée.
Début janvier, Orange et Bouygues Telecom avaient officialisé avoir des discussions en vue d'un rapprochement de leurs deux opérateurs. Si elle avait abouti, cette opération aurait conduit au retour à trois opérateurs de téléphonie en France, alors qu'il y a quelques mois le groupe Bouygues a refusé de vendre sa filiale télécom à Patrick Drahi pour 10 milliards d'euros.