Nouvelle campagne, nouvelles règles. Le CSA a communiqué hier aux candidats les réglementations précises pour la réalisation des spots de campagne qui seront diffusés à la télévision à partir du 10 avril, la période dite de "campagne officielle". Le Conseil des Sages a envoyé à chaque prétendant à l'Elysée un document de 11 pages définissant le cadre de production, de programmation et de diffusion de ces clips de campagne.
Selon L'Opinion qui s'est procuré les règles, le Conseil supérieur de l'audiovisuel réglemente drastiquement les clips de campagne, allant jusqu'à limiter le nombre de personnes pouvant accompagner le candidat en studio ou en salle de montage. Dans ce document de 49 articles, l'ensemble des équipes de campagne a l'interdiction de "faire apparaître tout emblème national ou européen", bannissant de ce fait tout drapeau français, européen ou d'autres pays. De plus, aucun candidat ne pourra y insérer "La Marseillaise".
S'il était auparavant possible de faire apparaître des drapeaux dans les spots, cette décision du CSA réside dans la crainte que certaines campagnes ne "misent sur un nationalisme délirant", explique une source proche du dossier au quotidien politique. En outre, le gendarme de l'audiovisuel veut aussi empêcher que certains drapeaux puissent être "maltraités ou utilisés de manière négative."
Par ailleurs, le régulateur de la télévision et de la radio réclame deux formats de clip, l'un d'une minute trente et l'autre de trois minutes trente. Du côté du camp de François Fillon, qui a dû jeter certains spots déjà tournés en raison de la présence de drapeaux, cinq à trois clips ont été tournés. Chez Jean-Luc Mélenchon, l'équipe de campagne mise sur un format dit de "web-série", avec pas moins de dix-huit vidéos, investissant près de 30.000 euros et s'attachant les services d'Henri Poulain, réalisateur de télévision et de cinéma. Le candidat En Marche !, Emmanuel Macron, mise sur l'agence de communication Jésus et Gabriel, qui collabore avec TF1, France 5 et "Libération ".
Que les candidats avec moins de moyens se rassurent, le CSA prévoit que les productions pour le premier tour soient pour moitié réalisées avec les moyens de France Télévisions, afin que l'ensemble des prétendants soient sur un pied d'égalité. Le groupe de Delphine Ernotte mettra ainsi à disposition des équipes de tournage, des studios et des infographistes.