Il partira "sans doute début janvier". Invité de l'émission "A prendre ou à débattre" sur la webradio étudiante Web7Radio, Patrick Pelloux a annoncé son départ de "Charlie Hebdo" à venir. "Si j'ai décidé d'arrêter d'écrire dans 'Charlie Hebdo', c'est parce qu'il y a quelque chose qui est terminé. Il y en a d'autres qui vont continuer ce journal et je reste 'Charlie Hebdo' dans l'âme mais il faut savoir tourner la page un jour", a expliqué le médecin urgentiste, collaborateur de l'hebdomadaire satirique.
"Je pense que je n'apporte plus rien à ce journal", s'est justifié Patrick Pelloux, assurant qu'il allait partir "sans tambours ni trompettes". Par ailleurs, le médecin urgentiste, qui avait été l'un des premiers à prendre la parole après les attentats de janvier, a assumé son annonce sur "une radio de lycéens". "Je pense que les autres médias ont tiré un peu trop sur 'Charlie Hebdo' avec des choses toutes faites", a estimé Patrick Pelloux, qui a assuré ne pas connaître encore son avenir dans les médias.
"Quand on décide d'aller ailleurs, c'est une rupture avec soi-même mais cette rupture n'est pas de mon fait. Elle est du fait d'une horreur mais l'horreur continue puisque vous avez des journalistes qui passent leur temps à vous salir", a-t-il dénoncé, confiant "ne plus avoir le courage de continuer" à parler des événements tragiques de janvier. "Chaque semaine, on vous parle des attentats. Je ne veux plus en parler, c'est probablement la dernière fois que j'en parle dans un média", a conclu Patrick Pelloux.
Patrick Pelloux n'est pas le premier à quitter "Charlie Hebdo" depuis les attentats de janvier. Cette semaine, le dessinateur Luz a annoncé qu'il quitterait le journal la semaine prochaine, confirmant ses propos tenus quelques mois auparavant. "Beaucoup de gens me poussent à continuer, mais ils oublient que le souci c'est l'inspiration. Si l'actu ne t'inspire plus, tu peux toujours dessiner, c'est presque pavlovien, mais tu vas refaire une idée que tu as déjà faite", avait expliqué en mai dernier celui qui était entré à "Charlie Hebdo" en 1992.