Le syndicat réagit. Depuis la fin de l'année dernière, le service des sports de Canal+ est dans la tourmente après que des journalistes ont fait part de leur indignation après le licenciement à Noël de Stéphane Guy, figure du service, qui avait eu le malheur d'apporter son soutien à l'antenne à Sébastien Thoen, lui-même viré après un sketch se moquant de "L'heure des pros" de Pascal Praud sur CNews, chaîne info du groupe Canal. Plusieurs salariés avaient alors signé une pétition de soutien à Sébastien Thoen ayant circulé dans les couloirs de la chaîne.
Ce lundi, dans un communiqué, le premier syndicat du groupe Canal+, +Libres, a fait savoir qu'il a appris la convocation "de plusieurs salariés de la rédaction des sports à un entretien préalable à leur éventuel licenciement". "S'il ne fait aucun doute que ces convocations sont directement en lien avec la signature, par les salariés concernés, du communiqué de soutien à Sébastien Thoen en décembre dernier, nous imaginons qu'elles ont également un lien avec les 'fuites' d'extraits non diffusés du documentaire 'Je ne suis pas une salope, je suis journaliste', dans la mesure où certains salariés font partie du service des documentaires de la rédaction des sports", a indiqué +Libres.
Il s'est "sidéré par cette démarche" qui s'agissant "du lien avec le communiqué de soutien" est "une violation évidente des engagements répétés de la direction de cesser les 'représailles' qui ont déjà donné lieu à plusieurs départs ces derniers mois" et s'agissant "du lien avec le documentaire" est "particulièrement incompréhensible dès lors que les seuls comportements fautifs en lien avec le documentaire n'ont, eux, fait l'objet d'aucune sanction à ce stade". "+Libres est extrêmement choqué et fera tout ce qui est en son pouvoir pour empêcher la mise en oeuvre de nouvelles sanctions injustifiées", a ajouté le syndicat.
"Le fait que les victimes de ces sanctions injustifiées se voient le plus souvent proposer des indemnités en échange de leur silence et de l'absence de contestation ne diminue en effet en rien la gravité de ces agissements ni l'inquiétude qu'ils suscitent pour l'ensemble de la rédaction des sports", a poursuivi +Libres, appelant une fois de plus la direction "à rétablir la confiance et la sérénité au sein des services" et "à cesser toutes tentatives d'intimidations des salariés et de leurs représentants".