"Plus belle la vie" ne devrait pas partir sur TF1. C'est du moins ce que conclut l'Autorité de la concurrence dans sa décision de validation du rachat par TF1 de Newen, la société produisant la série.
Révélée hier par BFM Business, cette décision en date du 12 janvier 2016 rappelle notamment que le contrat de la série à succès de France 3 comporte "un droit de suite, avec renouvellement automatique". Autrement dit, Newen doit proposer en priorité à France Télé l'acquisition des droits pour la suite du programme et ne peut donc pas rompre unilatéralement le contrat à son terme. "Le contrat peut ainsi se renouveler de manière automatique, en respectant les conditions financières prévues, et sans qu'une nouvelle négociation soit nécessaire", précise notre confrère de BFM Business.
Le contrat "Plus belle la vie" prévoit également qu'une partie de la production soit réalisée par la filiale de production de France Télévisions. Le groupe public dispose aussi d'un pouvoir de validation des éléments déterminants concernant la qualité de la production et est enfin prioritaire sur la rediffusion des anciennes saisons.
L'Autorité administrative ne s'en fait pas non plus pour les autres programmes produits par Newen pour France Télévisions comme "Candice Renoir", "Les maternelles" ou "Le Magazine de la santé". France Télévisions possède en effet un droit de suite mais sans renouvellement automatique pour ces émissions.
Concrètement, "Newen s'engage à proposer en priorité à France Télévisions l'acquisition des droits pour toute suite de l'oeuvre, et ce droit de suite ouvre alors une négociation à mener de bonne foi entre les parties", précise le régulateur. Conclusion sans appel de ce dernier dans ce dossier sensible : "Les contrats, en particulier pour 'Plus belle la vie', sont assortis de dispositions protégeant les droits de France Télévisions, et sont garants d'une stabilité des relations contractuelles".
Plus globalement, l'Autorité de la concurrence estime que TF1 n'a aucun intérêt économique à dégrader les relations commerciales entre sa nouvelle filiale et France Télévisions, son premier client à l'origine de 80% de son chiffre d'affaires. Si la Une chipait les programmes des autres chaînes clientes de Newen, cela permettrait certes "d'augmenter les recettes publicitaires de TF1, mais il paraît peu probable que cette augmentation compense la baisse de chiffre d'affaires que subirait Newen", note l'Autorité de la concurrence.