Le processus de nomination du futur président de France Télévisions est-il trop opaque ? C'est en tout cas ce que dénonce l'UMP. Dans un communiqué publié sur son site et signé par le député Sébastien Huyghe, le parti politique s'en prend ainsi à la procédure établie par le CSA.
L'UMP dénonce ainsi l'"absence totale de transparence" et le "mystère" entourant "le processus de désignation du président du premier groupe audiovisuel public". "Nous avons appris que la liste des candidats à cette fonction demeurerait secrète, que ceux-ci seraient auditionnés par le CSA dans des conditions qui ne seront pas rendues publiques, et que les critères de sélection du lauréat ne seraient pas non plus communiqués", a notamment protesté Sébastien Huyghe, bien que cette procédure soit connue depuis près de deux mois.
"A un moment où on exige des élus de la République un effort de transparence, il apparaît incohérent que le processus de désignation à un poste public d'une si grande responsabilité soit entouré d'un tel mystère", a fait valoir le député, soulignant que les candidats à la présidence des chaînes parlementaires (Public Sénat et LCP) seront pour leur part auditionnés publiquement par les députés dans les semaines à venir.
Il est vrai que le processus de nomination imaginé par le CSA ne brille pas par sa transparence. Soucieuse de ne pas dissuaduer des candidatures de qualité, notamment en provenance du privé, l'autorité administrative indépendante a fait le choix début février d'autoriser les candidatures secrètes.
Sur les 33 dossiers reçus par le CSA, 24 sont ainsi toujours anonymes et pourraient le rester. Après un premier filtrage visant à éliminer les candidatures les plus fantaisistes, les Sages de l'audiovisuel dresseront une liste de candidats pré-sélectionnés dont l'identité sera révélee par le CSA si aucun d'entre-eux ne s'y oppose. Autrement dit sans doute jamais.
Le secret entourera aussi les auditions des candidats qui se feront à huis clos conformément à une décision du Conseil constitutionnel du 27 juillet 2000 et à des dates inconnues. Même mystère enfin sur la date d'annonce de l'identité du prochain président de France Télévisions. Cette dernière a ainsi été fixée entre le 22 avril et le 22 mai. En résumé et si tout se passe comme le CSA le prévoit, l'institution d'Olivier Schrameck pourrait annoncer un jour d'avril ou de mai la nomination d'une personnalité dont on ignore peut-être à ce moment-là la candidature et à coup sûr le projet et les échanges avec les Sages de l'audiovisuel.
Précisons cependant que le CSA expliquera son choix au travers d'une décision motivée sans doute développée ensuite dans plusieurs médias. Le régulateur de l'audiovisuel rendra aussi publiques les grandes lignes du projet stratégique de la personnalité retenue "selon des modalités fixées en accord" avec elle.