Emmanuel Macron a un programme. Il l'a dévoilé sur son site internet, détaillé lors d'une grande conférence de presse et dans un entretien au quotidien Le Parisien/Aujourd'hui en France. Le candidat de "En Marche !", deuxième dans les intentions de vote de premier tour derrière Marine Le Pen, a aussi communiqué ses propositions pour la culture et les médias. C'est "l'objectif 7" de son programme culturel : "Protéger l'indépendance éditoriale des médias d'information et conforter les médias de service public". Un objectif qui répond aussi aux attaques de ses deux principaux concurrents, Marine Le Pen et François Fillon, très critiques envers le "système médiatique" depuis le début de leur campagne.
Emmanuel Macron estime que la présence d'actionnaires industriels et financiers au capital de groupes de presse, nécessaire car "elle est une réponse aux difficultés économiques de la presse", est néanmoins "source de soupçons sur la réalité de l'indépendance des rédactions et la liberté de la presse". L'ex-ministre de l'Economie souhaite donc créer "un nouveau statut" de l'entreprise de presse, "sur le modèle des trusts anglo-saxons pour garantir l'indépendance éditoriale et journalistique".
Le candidat pense aussi que la règlementation de l'audiovisuel public "n'est plus adaptée" à un environnement ouvert et concurrentiel. "Nous ferons évoluer l'organisation, le fonctionnement et la gouvernance des médias de service public", assure-t-il. Ses solutions : "un rapprochement" des médias publics (France Télé, Radio France, France Médias Monde...) "pour une plus grande efficacité" ; une nouvelle gouvernance des chaînes, où les dirigeants, après appel à candidatures, seraient nommés par les conseils d'administration. Le CSA perdrait alors son pouvoir de nomination des patrons de l'audiovisuel public. Le nouveau rôle du gendarme du PAF n'est pas évoqué dans le plan Macron pour la culture et les médias.
Pour la télévision et la radio, Macron veut "simplifier la réglementation audiovisuelle en matière de publicité, de financement et de diffusion, pour lever les freins à la croissance (...) préparer le basculement numérique". En clair, permettre aux groupes de diffuser un volume publicitaire plus important pour assurer leur développement.
Comme d'autres avant lui, Emmanuel Macron veut réduire le périmètre de l'audiovisuel public, avec moins de chaînes. "Nous renforcerons le secteur public public en concentrant les moyens sur des chaînes moins nombreuses mais pleinement dédiées à leur mission", explique-t-il sur son site. France 4 et la radio Mouv, aux audiences confidentielles, pourraient être les premières victimes de cette réforme.