Peu après 22h dimanche soir, Nicolas Sarkozy a prononcé son discours de défaite, après la nette victoire de François Fillon à la primaire de la droite et du centre. L'ex-président a remercié son équipe, ses sympathisants, ses électeurs et... les journalistes. "Je remercie aussi les journalistes, qui m'ont suivi pendant cette campagne, toujours avec passion. Et je mesure les efforts demandés, par rapport à leur vie personnelle, et leur famille, qu'ils soit assurés de ma reconnaissance", a-t-il très sérieusement lancé, dans un demi-sourire.
Des remerciements qui tranchent avec la campagne, pendant laquelle il n'a pas arrêté de s'en prendre aux médias, "une élite" déconnectée des Français. Ceux de France Télévisions étaient particulièrement visés. "Quelle indignité ! Nous sommes sur le service public, vous n'avez pas honte ? Vous n'avez pas honte de donner écho à un homme qui a fait de la prison, qui a été condamné à d'innombrables reprises pour diffamation !", avait-il lancé jeudi dernier lors du troisième débat, quand David Pujadas l'a interrogé sur le financement de sa campagne par le régime libyen.
Ce n'était pas la première fois que l'ex-locataire de l'Elysée critiquait les journalistes du service public. Après son passage mi-septembre dans "L'Emission Politique" sur France 2, Nicolas Sarkozy avait fustigé devant ses militants "l'arrogance" du trio Salamé/Pujadas/Rissouli. Il avait ensuite lâché lors d'un meeting : "J'ai passé une tellement bonne soirée hier soir au coeur de la pensée unique qui vous explique ce que vous avez le droit de penser et de dire ! On se demande bien où ils trouvent une telle arrogance". Pendant l'émission, l'ancien maire de Neuilly n'avait pas hésité à tacler les journalistes, notamment Karim Rissouli, sur son ouvrage de conversations avec François Hollande.