"Finito" la redevance. Promesse de campagne du candidat Emmanuel Macron, la suppression de la contribution à l'audiovisuel public payée chaque année en novembre par les ménages en possession d'un téléviseur sera supprimée "de manière pérenne dès cette année". La décision a été entérinée ce mercredi en conseil des ministres. Elle est justifiée par l'exécutif par le souci de protéger le pouvoir d'achat des Français.
"La suppression de cet impôt rendra du pouvoir d'achat à hauteur de 138 euros par an (chiffrage pour la France métropolitaine) à près de 23 millions de foyers redevables", se félicite le ministère de l'Économie et des Finances. Le montant de cette contribution est de 88 euros en outre-mer. "Dans le cadre de la campagne présidentielle, le PR a pris un certain nombre d'engagements sur la question du pouvoir d'achat. Un PLFR sera présenté pour traduire ces engagements dans le quotidien des Français", a aussi déclaré mercredi le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal, citant notamment "la suppression de la contribution à l'audiovisuel public".
Comment l'audiovisuel public (France Télévisions, Radio France, Arte France, France Médias Monde, Institut national de l'audiovisuel), privé de sa ressource principale, sera-t-il dorénavant financer ? La question reste à éclaircir. "Le financement de l'audiovisuel public sera assuré dans le respect de l'objectif à valeur constitutionnelle de pluralisme et d'indépendance des médias", précise simplement le communiqué, loin d'être limpide.
Interrogé sur la question deux jours avant sa réélection, Emmanuel Macron avait affirmé sur France Inter prévoir un budget de l'audiovisuel public défini à l'avance et pour plusieurs années afin de donner de la "visibilité" aux dirigeants de ses entreprises. Il avait précisé que ce serait le Parlement qui en fixerait le montant et que l'exécutif aurait l'impossibilité d'y toucher en cours d'année, pour prémunir l'audiovisuel public de toute "pression". Cette question du financement a été au coeur d'une mission de l'Inspection générale des finances (IGF) et de l'Inspection générale des affaires culturelles (Igac), mandatée en octobre dernier par l'exécutif.