Emmanuel Macron précise sa réforme de la redevance. Invité ce matin de France Inter, le candidat a confirmé son intention de supprimer la contribution à l'audiovisuel public pour tous les Français s'il est réélu dimanche prochain. Emmanuel Macron a présenté cette mesure comme un moyen de rendre "138 euros" de pouvoir d'achat par an aux Français. Il a aussi estimé que cette disparition était "logique". "C'est un impôt très coûteux à prélever parce qu'il était accroché à la taxe d'habitation. Comme j'ai supprimé la taxe d'habitation, le coût de prélèvement devient très important. C'est plus logique de la supprimer", a-t-il expliqué au micro de Léa Salamé et Nicolas Demorand.
Le chef de l'Etat a ensuite tenté de rassurer ceux qui craignent que cette suppression de la redevance ne porte atteinte à l'indépendance du secteur public de l'audiovisuel. "Je tiens à l'audiovisuel public et à son indépendance", a-t-il assuré. Emmanuel Macron a affirmé qu'une partie des dépenses de l'audiovisuel public était déjà financée directement par l'Etat, la redevance actuelle ne permettant pas de couvrir l'ensemble des besoins du secteur. "Le système actuel ne garantit déjà plus cette indépendance", a-t-il conclu.
En cas de réélection, Emmanuel Macron prévoit un budget de l'audiovisuel public défini à l'avance et pour plusieurs années afin de donner de la "visibilité" aux dirigeants de ses entreprises. Il a précisé que ce serait le Parlement qui en fixerait le montant et que l'exécutif aurait l'impossibilité d'y toucher en cours d'année, pour prémunir l'audiovisuel public de toute "pression".
Et de lancer au duo de matinaliers : "Je vous demanderais d'être honnête collectivement. Cela fait cinq ans que vous me pratiquez comme président, il n'y a jamais eu une intervention de ma part sur un journaliste, un programme ou quoi que ce soit dans l'audiovisuel public". Avant de conclure : "Aujourd'hui, la redevance ne vous protège d'ores et déjà plus. Le système que je veux instituer est plus protecteur". puremedias.com vous propose de réécouter cette séquence.
Si Marine Le Pen veut elle aussi supprimer la redevance, elle entend surtout en privatiser une bonne partie des entreprises, dont France Télévisions et Radio France. "C'est immédiatement 2,8 milliards de redevance que nous rendons aux Français. Nous sommes une grande démocratie. A-t-on encore besoin d'un audiovisuel public de cette taille ?", avait affirmé la candidate Rassemblement national en septembre 2021.
Marine Le Pen avait précisé à cette même occasion vouloir cependant "préserver certaines choses" dont "l'audiovisuel d'outre-mer" et France Médias Monde (France 24, RFI...). "Arte ne sera pas concerné et l'INA sera transféré au ministère de la Culture et intégrera les archives nationales", avait-elle ajouté. Selon la candidate, "cette privatisation d'un audiovisuel public dont il est de toute façon de plus en plus difficile de distinguer la spécificité, permettra de consolider le secteur audiovisuel privé qui subit la concurrence de plateformes aux moyens considérables".