Pour sa conférence de rentrée 2012, Europe 1 avait choisi le Grand Amphithéâtre du Jardin des Plantes à Paris, ancien lieu de conférences scientifiques. Et ça tombe bien car justement, Denis Olivennes, le patron de la radio depuis un an et demi, était venu démontrer que la grille de sa radio était pleine "d'innovations", à défaut d'être emplie de nouveautés. En effet, les "poids lourds" de la grille sont là depuis bien longtemps. Bruce Toussaint redouble, Nicolas Canteloup vient d'entamer sa 8e saison, Jean-Marc Morandini en est à sa 10e rentrée, Laurent Ruquier sa 14e, et on ne compte même plus pour Jean-Pierre Elkabbach !
Denis Olivennes avait donc peu de nouveaux venus à faire monter sur l'estrade et s'est contenté d'égrener ses petits changements. La matinale de Bruce Toussaint par exemple ? Elle finit 30 minutes plus tôt et accueille désormais Caroline Roux et Natacha Polony, qui présentent l'édito politique et la revue de presse. Sinon on fait du neuf avec du vieux : Patrick Roger, déjà dans la maison, reprend le rendez-vous d'info de la mi-journée (11h30/13h00). Bérengère Bonte dirige un "Des Clics et Des Clacs" (nettement) rallongé (20h00/22h30) et Nikos Aliagas n'officie désormais plus que le samedi matin pour un entretien de vingt minutes.
Du coup, Denis Olivennes était tout ému de présenter sa nouvelle star à lui : Fabien Namias. "L'innovation de la saison c'est l'information, et l'info c'est Fabien Namias. C'est la saison Namias sur Europe 1", a déclaré en cédant le micro à celui qu'il surnomme "le fils prodigue". Ancien chef du service politique d'Europe 1, le journaliste avait filé couvrir la présidentielle sur France 2 avant de revenir au bercail en mai dernier mais comme directeur de l'information. Arlette Chabot, qui occupait le poste jusqu'à présent, se contente désormais d'une émission le samedi et le dimanche matin.
D'humeur professorale, le revenant donne quelques leçons de journalisme pour expliquer les grandes lignes de sa stratégie de reconquête. "Raconter l'actualité c'est être capable de choisir 3 ou 4 faits marquants par jour et les décrypter. Ne pas faire de l'information sélective mais de l'information sélectionnée", explique-t-il. Cette potion magique suffira-t-elle à "instaler durablement la radio au-dessus des 10 points d'audience", comme l'ambitionne son dirigeant ? C'est tout l'enjeux de sa saison.
Pour l'instant on n'y est pas, la radio a plongé à 8,7% d'audience cumulée en avril-juin après une présidentielle un peu ratée... "On a enrayé la baisse des audiences", observe Denis Olivennes qui s'amuse de la volonté de RMC de les doubler. "A leur place je voudrais aussi nous doubler. Mais la remontée des audiences est une course de fond", lâche-t-il avant de céder le micro à Nicolas Canteloup. Comme à son habitude, l'assemblée est hillare en l'entendant caricaturer son patron. Et si c'était lui, le vrai magicien à Europe 1 ?