Des propos choquants à l'encontre de Rihanna. Dans une décision publiée hier, le CSA a réagi à une saisine concernant une séquence diffusée dans "Touche pas à mon poste" le 5 octobre 2020 sur C8. Dans l'émission ce jour-là, Cyril Hanouna et sa bande de chroniqueurs avaient décidé d'aborder une polémique frappant Rihanna. La star mondiale de la chanson était dans la tourmente à la suite de la diffusion pendant son défilé de lingerie de la chanson "Doom" de Coucou Chloe. La raison : ce titre électro comporterait un remix d'un hadith, recueil des actes et paroles de Mahomet et de ses compagnons. Ce choix de musique pour accompagner un défilé de lingerie avait été considéré comme choquant et blasphématoire par de nombreux musulmans qui ont appelé à boycotter Rihanna sur les réseaux sociaux.
"Je suis extrêmement choqué !", avait réagi Gilles Verdez en plateau, estimant qu'il s'agissait d'une "provocation" "indigne" et d'une "insulte aux musulmans". La chroniqueuse et animatrice tunisienne Meriem Debbagh avait ensuite demandé la parole à Cyril Hanouna : "Moi, je trouve que limite j'ai envie de la tuer parce que ça se fait pas du tout", avait-elle déclaré tranquillement. Cyril Hanouna avait tenté de la recadrer une première fois en lui précisant qu'on ne pouvait "pas dire ça". "Déjà son défilé c'est de la merde", avait préféré ajouter la chroniqueuse. "Son défilé déjà il est catastrophique, la lingerie elle est nulle à chier", avait-elle poursuivi avec la même élégance. Et de conclure : "En plus, elle sortait avec un prince saoudien avant, donc elle sait ce que c'est ce qu'elle a mis".
Cyril Hanouna avait tenté de nouveau de recadrer sa chroniqueuse, précisant qu'au nom de la liberté d'expression, on ne pouvait pas dire qu'on avait "envie de la tuer". "Ouais mais tu ne peux pas mettre ça", avait réagi Meriem Debbagh, visiblement peu convaincue. "Vous ne pouvez pas dire : 'J'ai envie de la tuer'. C'est justement ce qu'on veut pas. La liberté d'expression, c'est aussi la musique qu'on veut. Après on peut ne pas aimer", avait estimé l'animateur de "Touche pas à mon poste". puremedias.com vous propose de revoir cette séquence.
A la suite de cette séquence, plusieurs téléspectateurs avaient saisi le Conseil supérieur de l'audiovisuel. Ainsi, quatre mois après la diffusion des propos polémiques, le gendarme de l'audiovisuel a constaté "le caractère inapproprié des propos en cause", mais a relevé que "l'animateur avait rapidement réagi afin de les condamner et de rappeler la nécessité de protéger la liberté d'expression". Par conséquent, le Conseil n'a pas relevé de manquement de la chaîne à ses obligations et n'est pas intervenu auprès d'elle. Le CSA a d'ailleurs rappelé qu'il n'était pas compétent "pour se prononcer sur le caractère délictuel", "le cas échéant", "de propos tenus à l'antenne dont l'appréciation relève de la seule autorité judiciaire".