Un film et surtout un réalisateur qui n'en finissent plus de faire des vagues. Alors que le film "J'accuse" est visible à partir de ce mercredi dans les salles, les jours qui ont précédé la sortie du long-métrage ont été émaillés par une polémique visant son réalisateur, Roman Polanski, accusé de viol le 8 novembre dernier dans "Le Parisien" par l'actrice et photographe Valentine Monnier. Des faits qui remonteraient à 1975 alors que la jeune femme était âgée de seulement 18 ans et qui viennent s'ajouter à toutes les accusations de viol déjà portées par le passé à l'encontre du metteur en scène franco-polonais.
Parmi les médias indirectement touchés par la polémique figure France Inter, partenaire du film revenant sur l'affaire Dreyfus. Les nouvelles accusations de viol ont contraint la station de radio à ne pas diffuser l'entretien accordé par Louis Garrel, qui tient le rôle du capitaine Dreyfus dans "J'accuse", à Antoine de Caunes. Un entretien qui aurait dû être diffusé dans "Popopop" lundi. De même, Emmanuelle Seigner, compagne actuelle de Roman Polanski, a elle annulé sa participation à l'émission d'Augustin Trapenard.
Mardi, dans "Par Jupiter !" et sa chronique "Le Moment Meurice", Guillaume Meurice est revenu sur tous ces rebondissements. Une chronique qu'il avait malicieusement choisi d'intituler "Séparons l'homme de l'artiste !", un argument utilisé par les partisans de l'oeuvre de Roman Polanski et qui est la ligne de défense également choisie par Laurence Bloch, la patronne de la station au logo rouge. "Il y a l'homme et il y a le film, et la rédaction de France Inter fait son boulot par rapport aux accusations qui sont portées contre l'homme", a-t-elle résumé lundi.
Guillaume Meurice a donc pris le fil rouge de l'homme et de l'artiste pour mieux démonter l'argument. Et de poser d'emblée la question suivante en référence à un célèbre tueur en série : "Si Francis Heaulme avait su faire un traveling, est-ce-qu'il serait en taule ou aux Oscars ?". "Ce sont des questions qui se posent car demain sort 'J'accuse !', le nouveau film de Roman Polanski, partenariat... France Inter ! On aime les violeurs en série, on vous en parle", a poursuivi l'humoriste en détournant le célèbre slogan de la station en matière de partenariat, qui est "On aime, on vous en parle".
Pour mieux appuyer ses propos, Guillaume Meurice a choisi d'aller interroger deux Français dans la rue en leur posant des questions telles que "Est-ce-que vous regarderiez un film fait par Xavier Dupont de Ligonnès ?" ou "Est-ce-que vous iriez à une expo de peinture faite par Guy Georges ?". Une première question qui a inspiré la réponse suivante à une dame : "Tout dépend de ce qu'il raconte". Cette même dame a ensuite regretté que de vieilles affaires ressortent opportunément. "Ca casse l'aura de l'artiste", a-t-elle soupiré. De retour à l'antenne, Guillaume Meurice n'a pu s'empêcher de faire ce commentaire sardonique : "C'est ça le problème des personnes agressées, elle ne pensent pas à l'aura de l'artiste. Et heureusement que pour ça, il y a la police et la justice française, qui n'en ont absolument rien à foutre des témoignages des meufs parce que sinon, il n'y aurait plus beaucoup de films au cinéma".
Enfin, un homme interrogé au micro de France Inter par l'humoriste en est arrivé à remettre en cause la notion même de viol. Guillaume Meurice lui a donc demandé : "Par exemple si je vous viole et que vous dites, non, je dois entendre oui ?". Réponse de l'intéressé : "Non, c'est un viol intellectuel". Et conclusion du complice de Charline Vanhoenacker : "Oui, je l'ai violé intellectuellement. Excusez-moi, pardon, j'espère que ça ne nuira pas à ma carrière de l'avoir violé intellectuellement sinon au pire je dirais que moi aussi je suis un artiste, que je l'ai violé physiquement quand il était gosse et puis ça passera. J'aurais plein de complices et de soutiens dans les médias. On gerbe, on vous en parle", a-t-il souri en détournant une nouvelle fois le slogan de France Inter. "Je vais tout de suite recontacter la RTBF pour voir s'il reste éventuellement une place pour qu'on puisse finir notre carrière dignement. Merci Guillaume, à demain peut-être", a lancé pour sa part la co-animatrice de "Par Jupiter !". puremedias.com vous propose de revoir cette séquence.