Une réponse cash. Hier, Roselyne Bachelot, ministre de la Santé sous la présidence de Nicolas Sarkozy, a été entendue pendant un peu moins de deux heures par la commission parlementaire évaluant la gestion de la crise sanitaire liée au coronavirus par le gouvernement. Celle qui officie désormais sur LCI a vivement critiqué le comportement de certains médecins qui n'avaient pas de masque, ni de blouse dans leur cabinet. "Pourquoi est-ce qu'on n'a pas de blouses ? Ça n'existe plus ? (...) On attend que le directeur de cabinet du préfet ou de l'ARS vienne avec une petite charrette porter des masques ? Qu'est-ce que c'est que ce pays infantilisé ?", avait-elle lancé. Et d'ajouter : "Il faut quand même se prendre un peu en main dans ce pays. C'est ça la leçon qu'il faut tirer. Tant qu'on attendra tout du seigneur du château, on est mal !"
Des propos qui ont fortement agacé une partie de la classe politique, mais également Jean-Paul Hamon, président de la Fédération des médecins de France. Ce dernier, contacté par Franceinfo, a riposté : "Qu'est-ce que cette ancienne ministre qui tient des propos indignes devant la représentation nationale ?". "Ça ne m'étonne pas qu'elle pense qu'on n'ait pas de maques, pas de blouse dans nos cabinets. Déjà en 2009, lors de la grippe H1N1, ses services pensaient que les médecins généralistes n'avaient pas de frigo dans leurs cabinets", a-t-il poursuivi. Et d'ajouter avec véhémence : "Roselyne Bachelot ferait mieux de se taire plutôt que de faire le clown devant la représentation nationale."
Jean-Paul Hamon s'est dit "très en colère" en visionnant les images de Roselyne Bachelot devant la commission parlementaire : "On a du gel en stock pour un mois, on a quelques boîtes de masques, mais on n'a pas de quoi tenir pendant un mois de pandémie. Quand on s'est aperçus qu'on allait en avoir besoin. On a appelé nos fournisseurs habituels, mais il n'y avait rien". Il a ainsi demandé "qu'on arrête d'infantiliser les médecins" et "de dire que ce sont des gens imprévoyants". "On a assumé sans protection. On a affronté cette pandémie. On a eu 51 morts dont 46 parmi les médecins libéraux. Plus de 5.000 médecins libéraux ont été contaminés. On aimerait bien que madame Bachelot ait une attitude un peu plus digne", a lâché le président de la Fédération des médecins de France.