RT France menacée ? Dans un communiqué, la chaîne d'information francophone financée par la Russie annonce avoir décidé de déposer plainte, auprès du commissariat de Boulogne-Billancourt, pour "menaces de mort, messages haineux et insultes". Des messages qui auraient été reçus "par courrier électronique ou via des appels téléphoniques" selon la chaîne et qui viserait notamment "nommément" sa patronne, Xenia Fedorova. Cette dernière condamne des menaces que "rien ne saurait justifier". "Il est essentiel que les médias, les journalistes puissent exercer leur métier librement et sans crainte pour leur intégrité", ajoute celle qui est à la tête de 150 salariés dont un tiers de journalistes.
RT France annonce qu'en réponse à ses menaces, une protection renforcée de ses locaux sera mise en place et "restera effective tant que cela sera nécessaire". Pour rappel, la chaîne RT France, disponible sur le web et au sein du bouquet Free, est particulièrement exposée depuis le début du mouvement des Gilets jaunes. En janvier dernier, lors de la manifestation des "Foulards rouges", un journaliste de la chaîne a été pris à partie par un manifestant lui reprochant de travailler pour un "outil de propagande". Il y a quelques jours, une étude de l'ONG Avaaz a souligné le grand succès rencontré par les vidéos des manifestations mises en ligne par RT France. "RT France est la chaîne la plus regardée en termes de vidéos sur les Gilets jaunes en France", soulignait ainsi l'étude. La chaîne s'était par ailleurs émue que plusieurs médias français mettent en parallèle le succès pointé par cette étude et la prolifération des fake news.
RT France est égalmeent dans le viseur du gouvernement et de la majorité présidentielle. En février, La République en marche a expliqué que les médias russes RT et Sputnik ne seraient pas accrédités dans la perspective de la campagne des européennes. Par la voix de Stéphane Séjourné, directeur de campagne de LREM, le parti présidentiel avait estimé dans "Le Monde" qu'il ne s'agit pas d'"organes de presse mais de propagande au service du Kremlin". Il avait ajouté que RT France et Sputnik ne devraient pas "être assimilés à des médias, qui vérifient ou recoupent l'information".