Aurélie Filippetti n'est pas d'accord avec la décision du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) sur la scripted reality et le fait savoir. En août dernier, le CSA a en effet décidé de qualifier quatre programmes de ce genre à mi-chemin entre la fiction et la télé-réalité en oeuvres de fiction. Parmi les heureux élus, on retrouve "Au nom de la vérité" et "Mon histoire vraie" sur TF1, "Face au doute" (M6 ) ou encore "Si près de chez vous" (France 3), tous deux arrêtés en fin de saison dernière.
Cette question du statut de la scripted reality fait débat depuis plusieurs mois, alors que les chaînes ont multiplié les programmes du genre, avec plus ou moins de succès. Bien moins coûteux qu'une fiction traditionnelle, ces émissions permettent aux chaînes de remplir leurs quotas de diffusion et de production de fiction française. De nombreuses voix se sont ainsi élevées contre ce type de programmes low cost, comme celle d'Emmanuelle Guilbart, directrice générale déléguée aux programmes de France Télévisions. Les producteurs de fiction française "traditionnelle" sont eux-aussi vent debout contre le développement de ces nouveaux formats qui risqueraient de ralentir leur activité.
Ces derniers ont reçu aujourd'hui le soutien de la ministre de la Culture comme le rapporte Les Echos. Présente au festival de la fiction télévisuelle à La Rochelle, Aurélie Filippetti a redit son opposition à la scripted reality. La ministre de la Culture a ainsi affirmé que, contrairement à la décision du CSA, '"il est absolument clair" pour elle que la scripted reality ne peut être considérée comme une oeuvre de fiction classique. "Je demande que les services du ministère de la Culture puissent réfléchir avec le CSA aux moyens de remédier à ce qui me paraît être une anomalie", a annoncé la ministre.