La scripted reality, ou fiction low cost, a envahi le paysage audiovisuel français ces derniers mois. Julien Courbet a été le premier en France a imposé un format, avec "Le jour où tout a basculé" qu'il produit tous les jours pour France 2.
L'opération est particulièrement rentable pour la chaîne publique : un épisode ne coûte que 38.000 euros (cinq à dix fois moins qu'une fiction classique) pour un résultat plus que satisfaisant : 700.000 à 800.000 téléspectateurs quotidiens. Surtout, le genre surperforme sur les cibles commerciales, avec 12% de parts de marché sur les ménagères de moins de cinquante ans en moyenne pour "Le jour où tout a basculé" depuis la rentrée. Du coup, NRJ 12 ("Hollywood Girl"), TF1 ("Mon histoire vraie", "Au nom de la vérité"), France 3 ("Si près de chez vous") et M6 ("Face au doute") ont suivi le mouvement avec plus ou moins de succès. D'autres développent actuellement leur projet, comme W9.
Alors que ce nouveau genre fait polémique chez les producteurs et le régulateur (la scripted reality doit-elle avoir accès aux mêmes aides à la création que les fictions classiques ?), la ministre de la Culture s'est invitée dans le débat aujourd'hui. "La scripted reality n'a pas sa place sur le service public", a indiqué sur France Inter Aurélie Filippetti, invoquant la mauvaise qualité de ce type de programmes. "Ma priorité c'est de définir une télévision de service public qui soit la meilleure pour les Français. On est dans une offre audiovisuelle avec une multiplication des chaînes. Les gens ne peuvent plus se répérer (...) La scripted reality n'est pas un type d'émissions de qualité qui correspond aux objectifs du service public", a-t-elle ajouté.