Une des premières pistes d'économies. Sébastien Chenu a inscrit la privatisation de l'audiovisuel public parmi les priorités d'action du Rassemblement national, dans le cas où les Français accorderaient au parti, arrivé en tête des élections européennes ce dimanche 9 juin 2024, une majorité au soir du second tour des législatives anticipées du 7 juillet.
C'est le sens de son propos tenu ce lundi 10 juin 2024 sur BFMTV et RMC. "Marine Le Pen a été la première à dire, contrairement par exemple à l'extrême-gauche de Jean-Luc Mélenchon, que la dette devrait se payer, que nous prenions au sérieux le fait que l'on doit s'acquitter de notre dette", a martelé le député sortant du Nord.
Ainsi, un gouvernement dirigé par Jordan Bardella, pour l'heure hypothétique, ferait "des choix à l'aune de la situation budgétaire mais surtout à l'aune de l'intérêt du peuple français". "Il y a évidemment des marges de manoeuvre", a tempéré Sébastien Chenu, invité à préciser sa pensée.
"Quand nous proposons une taxe sur les surprofits, cela met en place assez rapidement et cela peut rapporter immédiatement pas mal d'argent", s'est-il projeté avant de faire référence à une autre piste d'économies : "la privatisation du service de l'audiovisuel public". "C'est 3 milliards d'euros (d'économies). Cela ne se fait pas en quinze jours mais dans le cadre d'un mandat et cela amène un peu de marge de manoeuvre", a-t-il confié à Apolline de Malherbe. puremedias.com vous propose de visionner la séquence.
La privatisation de l'audiovisuel public ne sort pas de nulle part : cette proposition était inscrite noir sur blanc dans le projet présidentiel de Marine Le Pen.
À LIRE AUSSI : Marine Le Pen veut privatiser l'audiovisuel public
En septembre 2021, en effet, la candidate du RN avait imaginé privatiser Radio France et France Télévisions, les deux plus importantes entités de l'audiovisuel public et "préserver certaines choses", à l'image de "l'audiovisuel d'outre-mer" ainsi que "la voix de la France dans le monde (France Médias Monde, ndlr)". "Arte ne sera pas concernée (par la privatisation, ndlr) et l'Institut national de l'audiovisuel (Ina) sera transféré au ministère de la Culture et intégrera les archives nationales", précisait-elle alors.
Jusqu'ici, le gouvernement, par la voix de la ministre de la Culture Rachida Dati, portait un projet de fusion de France Télévisions, Radio France et l'Ina. Celle-ci devait entrer en vigueur le 1er janvier 2026 après la création d'une holding en 2025.
À LIRE AUSSI : "Démagogique, inefficace et dangereux" : Léa Salamé, Nicolas Demorand, Nagui et 1.100 salariés de Radio France rejettent le projet de fusion de l'audiovisuel public
Mais la dissolution de l'Assemblée nationale, actée ce dimanche 9 juin 2024 par Emmanuel Macron, "entraine l'arrêt de la discussion de tous les textes, et ceux qui ne sont pas adoptés partent à la poubelle", relevait hier Samuel Le Goff, ancien journaliste de "Contexte" et spécialiste du Parlement.
"La proposition de loi afférente (texte de Laurent Lafon relatif à la réforme de l'audiovisuel public et à la souveraineté audiovisuelle), votée en première lecture par le Sénat, pourra faire l'objet d'une nouvelle transmission à la prochaine assemblée. Les prochains députés devront déposer un nouveau texte relatif au financement de l'audiovisuel public", précise "Satellifacts".