Le très discret patron sort du silence. Ce dimanche, Serge Nedjar, directeur général de CNews, accorde un entretien à nos confrères du "Parisien / Aujourd'hui en France", au moment où la chaîne d'information en continu enregistre des records d'audience, en s'appuyant sur trois tranches très fortes : "L'heure des pros" de Pascal Praud, "Morandini Live" de Jean-Marc Morandini et "Face à l'info" de Christine Kelly avec la participation quotidienne d'Eric Zemmour. Un dernier intervenant à propos duquel Serge Nedjar n'éprouve aucun regret quant à son arrivée sur la chaîne.
"Il y a eu des interrogations légitimes parmi la rédaction. (...) C'est un auteur très lu. Qu'on aime ou non ses opinions, elles existent", explique Serge Nedjar, se félicitant de la forte progression de la case. Quant à ses propos, le dirigeant assure n'avoir "jamais été gêné car (il) connaît bien le fond de son discours". "Mais je peux comprendre que des personnes soient heurtées par certains propos, surtout si on les isole", estimant qu'"Eric Zemmour a parfois des formes d'expression qui peuvent choquer". Mais plus que ses propos, c'est l'éventualité d'un départ du polémiste qui effraie Serge Nedjar.
"Ma seule inquiétude est qu'il soit courtisé par d'autres, y compris par ceux qui nous ont asséné des leçons de moralité", déclare-t-il, espérant qu'Eric Zemmour soit toujours présent sur le canal 16 à la rentrée. Par ailleurs, Serge Nedjar balaie d'un revers de main les accusations de droitisation concernant sa chaîne. "Il n'y a aucune ligne politique. Nous sommes une chaîne d'opinions avec 50 intervenants réguliers extérieurs. Les sujets traités génèrent souvent des discussions vives avec des avis tranchés. Ce sont eux qui donnent l'impression de 'droitiser', pas la chaîne", se défend-il, assurant par ailleurs "ne pas chercher le clash".
Enfin, concernant la rentrée, CNews va continuer de miser sur ses valeurs sûres, et compte poursuivre les interviews par Skype qui se sont multipliées pendant la crise de la COVID-19. Le week-end, "de nouvelles émissions de talk-show" verront le jour. Mais quid de Jean-Pierre Elkabbach, absent depuis octobre ? "Il va bien et reviendra dès la rentrée", promet Serge Nedjar. Mais le journaliste de 82 ans ne devrait pas récupérer l'interview politique matinale... qui pourrait même simplement disparaître. "(Elle) n'est plus aussi obligatoire qu'avant. On ne s'interdit rien", estime le patron de CNews, qui affirme par ailleurs que Jean-Pierre Elkabbach décrochera "une émission politique le dimanche soir".