Sa première prise de parole. Hier soir, Sophia Chikirou, l'ex-directrice de la communication de Jean-Luc Mélenchon, était l'invitée de l'émission de Ruth Elkrief sur BFMTV. L'ancienne directrice du "Média" est soupçonnée d'avoir surfacturé ses prestations avec sa société Mediascop auprès du leader de la France insoumise lors de la campagne présidentielle de 2017. Une enquête préliminaire du parquet de Paris avait été ouverte en mars et avait donné lieu la semaine dernière à des perquisitions aux sièges de la France insoumise et du Parti de gauche, ainsi que chez Jean-Luc Mélenchon.
Vendredi, "Mediapart" a publié une enquête révélant que les policiers ont découvert la présence de Sophia Chikirou lors de la perquisition du domicile de Jean-Luc Mélenchon. "Le patron de La France insoumise et la communicante entretiennent en réalité de longue date, selon nos informations, une relation extra-professionnelle", a indiqué "Mediapart", précisant : "Celle-ci pourrait relever de la seule vie privée des deux intéressés mais prend désormais, à la lueur des investigations judiciaires, une dimension d'intérêt général". Cette information avait alors été reprise par de nombreux médias et débattue sur divers plateaux télé.
Hier soir, Ruth Elkrief a interrogé son invitée sur les articles sulfureux de Sophia Chikirou publiés dans la presse : "Comment expliquez-vous que tous les portraits de vous décrivent une femme sulfureuse, autoritaire, redoutée de ses équipes, qui manage par le stress ?". Sophia Chikirou s'est alors défendue : "Je remarque une chose cette semaine. Je subis des attaques que je qualifierai de misogynes. Je vais vous donner une liste de noms : Fabrice Arfi, Edwy Plenel, Jean-Michel Aphatie, Yves Calvi, Pascal Praud, Sylvain Tronchet, Jean-Louis Burgat. Ce sont tous des hommes."
"Je vous arrête, je vous arrête. Ce sont des journalistes", a répondu Ruth Elkrief. "Ce sont des hommes journalistes. Je n'ai pas entendu une seule femme journaliste tenir les propos que ces hommes ont tenus à mon encontre. Pas une seule femme ne m'a qualifiée avec les termes que vous répétez", a poursuivi Sophia Chikirou, ajoutant : "Je vais vous dire pourquoi les femmes ne me parlent pas de cette façon. Elles savent ce que c'est quand une femme dirige, commande. (...) Elles ne m'attaquent pas. Par contre, ces hommes m'attaquent sans limite, sans vergogne, sans retenue."
La présentatrice de BFMTV a tenu à recadrer les propos de son invitée : "J'entends ce que vous dites. Vous ne voulez pas que votre travail soit mis sur le compte d'autres choses que votre compétence. Mais, pardonnez-moi, vous avez cité des noms de confrères journalistes qui ont fait leur travail de recherche et d'enquête. Je ne pense pas que le critère femme intervienne". puremedias.com vous propose de visionner la séquence.