Ce mardi, la société de production The Weinstein Company a annoncé dans un communiqué qu'elle allait se déclarer en faillite après l'échec des négociations en vue d'un rachat avec un groupe de repreneurs emmené par Maria Contreras-Sweet, une ancienne membre de l'administration Obama, alliée avec le milliardaire Ron Burkle et la société de capital-investissement Lantern Asset Management de Dallas. "C'est extrêmement malheureux pour nos employés, nos créanciers et toutes les victimes, mais le conseil d'administration n'a d'autres choix que de suivre la seule option viable pour maximiser la valeur restante de la société : un processus ordonné de faillite", a expliqué l'avocat de The Weinstein Company, une société qui comptait près de 130 employés.
La vente de l'entreprise fondée par les frères Weinstein en 2005 devait être bouclée pour environ 275 millions de dollars, avec une reprise de dettes pour 225 millions de dollars, selon le "New York Times". Mais "ces discussions se sont terminées" dimanche "sans accord signé" à en croire plusieurs médias américains. "Au regard des événements de la semaine passée (...) nous nous devons de conclure que votre plan de rachat était illusoire et ne ferait que laisser la société glisser vers sa disparition au détriment de tous les intéressés", a affirmé hier le conseil d'administration de la société de production à ses repreneurs potentiels.
Il s'agit d'une mauvaise nouvelle pour les victimes ayant poursuivi en justice The Weinstein Company et le producteur renvoyé le 8 octobre dernier. En effet, le dépôt de bilan de la société va mener à la disparition de l'entreprise de la liste des accusés dans les nombreuses procédures judiciaires. Désormais, seules les actions judiciaires contre Harvey Weinstein, son frère Bob Weinstein, qui codirigeait la société, et contre leur ancienne maison de production, Miramax pourraient conduire à un dédommagement des victimes. Plus de cent femmes dont des célébrités comme Ashley Judd, Gwyneth Paltrow ou Salma Hayek ont accusé Harvey Weinstein de les avoir harcelées, agressées ou violées.