Cannes, sa palme d'or, son tapis rouge, ses marches et... ses controverses ! Dix jours après la fin de l'édition 2012, Thierry Frémaux, le délégué général du festival, a accepté de répondre aux questions du journal Le Monde et de faire le bilan du 65e Festival. Alors que la presse française s'est montrée très critique envers les films sacrés, il a accepté de revenir sur la polémique suscitée par ce palmarès.
En effet, au lendemain de la cérémonie de clôture, Laurence Peuron, journaliste au service culture de France Inter, avait ouvertement critiqué un "palmarès (Nanni) Moretti" ou "4 films sur six primés sont produits par Le Pacte qui produit depuis vingt ans les films de Nanni Moretti". "Tout questionnement est naturel, pas la controverse idiote" critique Thierry Frémaux. "Les règles sont claires : neuf jurés, une voix par personne, un vote à deux tours de scrutin par prix, dont la liste est fixée par le règlement, et un palmarès établi en présence de Gilles (Jacob, le président du festival) et de moi-même, qui surveillons l'application des règles. Aucune manipulation possible" ajoute-t-il.
Et pour défendre le palmarès du jury présidé par le réalisateur italien Nanni Moretti, Thierry Frémaux revient sur l'une des grandes controverses du festival de Cannes : la Palme d'or décernée en 2004 par Quentin Tarantino à Michael Moore avec lequel il partageait les mêmes producteurs. "Le vote est secret, et dès lors que nous réclamons la confidentialité aux membres du jury, il est normal que nous la respections nous-mêmes. Quitte à apporter quelques précisions quelques années plus tard" justifie le délégué général.
Et sur son compte Twitter, Thierry Frémaux avait révélé, fin mai (avant de supprimer le tweet) que lors de la délibération du jury, Quentin Tarantino n'avait pas voté pour le film de Michael Moore. "Ces soupçons, c'est du fantasme" affirme-t-il. "Dommage, car il y a de belles histoires de jury. Qui sont toutes des débats d'idées, des emballements, des disputes. Et qui se terminent par des votes démocratiques. Comment penser qu'on puisse galvauder sa voix, sa pensée, son opinion ? Personnellement je n'ai jamais vu un juré lâcher prise" conclut Thierry Frémaux.