Séquence surprenante hier dans "Le Supplément" sur Canal+. Maïtena Biraben recevait l'une des figures du Front National, Florian Philippot. Parmi les moments forts de l'émission, un sujet consacré à l'un de ses proches au sein du Rassemblement Bleu Marine, Paul-Marie Coûteaux. Cet homme de l'ombre est notamment chargé de débaucher des responsables UMP pour les faire rejoindre le mouvement de Marine Le Pen. Un des faits d'armes de Paul-Marie Coûteaux est ainsi d'avoir obtenu récemment le ralliement de Philippe Martel, un énarque, ancien collaborateur d'Alain Juppé, devenu depuis le chef de cabinet de Marine Le Pen.
Paul-Marie Coûteaux avait accepté pour l'occasion d'être suivi par des journalistes du "Supplément" dans son travail quotidien de démarchage, à son domicile mais aussi sur le terrain. Après un mystérieux déjeuner avec des élus UMP à Brest auquel n'ont pu assister les journalistes, le responsable du Rassemblement Bleu Marine, ressort visiblement réjoui. "En général à Brest, la pêche est bonne", a-t-il ainsi affirmé devant les caméras. Paul-Marie Coûteaux a ensuite prétendu avoir réussi, au cours de cette rencontre, à débaucher un couple de notables UMP et n'a pas hésité à donner quelques détails pour accréditer ses propos.
Problème, l'homme politique a tout inventé et s'est piégé lui-même quelques minutes plus tard. Ayant regagné sa voiture, il a en effet oublié que son micro positionné dans sa veste enregistrait toujours ses propos et s'est vanté auprès de son chauffeur d'avoir roulé dans la farine les journalistes qui le suivaient. "J'ai fait du bluff encore. J'ai dit qu'on avait fait deux adhésions (...) J'ai fait tout un baratin", a-t-on notamment pu l'entendre affirmer sur un ton moqueur. En retour plateau, Florian Philippot peine à expliquer et défendre le mensonge de celui qui l'a recruté au FN.
Autre moment de gêne quelques minutes plus tard quand, toujours depuis sa voiture, il demande à ne pas être filmé devant une permanence de Marine Le Pen où le logo du Front National serait un peu trop visible. "Il n'y a pas écrit FN sur la devanture du siège ? Je fais attention à profiter d'une certaine image, je ne vais pas la foutre en l'air, ils vont ne retenir que ça ! lâche-t-il avant de s'énerver. Je ne veux pas qu'ils me filment devant, ça fait déjà quatre fois que je te le dis !". Une fois sur place, il se rend compte que le logo du FN est très présent sur la devanture... "On aurait mieux fait de les semer", explique-t-il à propos des journalistes qui le suivent en voiture. Si vous avez raté ce moment, puremedias.com vous propose de le voir.