Début avril, les auditeurs de France Info découvraient avec surprise la nouvelle campagne de promotion du Comité départemental du tourisme du Jura, qui vantait les charmes de la région sur le mode du minitel rose. "Mes rivières sont généreuses, mes courbes engageantes. Viens chez moi, je suis le Jura", déclarait à l'antenne une voix suave. Cette publicité, déclinée en deux spots de dix secondes, a rapidement créé la polémique, conduisant l'association féministe "Les chiennes de garde" à porter plainte pour dénoncer son caractère sexiste.
"Le Jura est associé au froid et souvent vu comme une région hostile, j'ai donc voulu lui redonner un peu de chaleur en utilisant une voix féminine. Et pour donner envie d'aller à sa rencontre, j'ai décidé de réaliser la pub sous la forme du minitel rose. Tout cela pour mettre en avant la volupté, les courbes, et la gourmandise de cette région", s'était défendu Marc Pouillard, responsable de la conception de la campagne à l'agence Dartagnan.
Ses arguments n'ont visiblement pas convaincu le jury de déontologie publicitaire qui a demandé à ce que cette publicité, qui n'est déjà plus à l'antenne, "ne soit pas renouvelée". "Le spot radio en cause décline, par son texte et par le ton de la voix qui le prononce, les codes adoptés, il y a quelques années, par certains clubs de rencontres ou autres messages à contenu érotique", a estimé le jury. Une décision qui offre aux "Chiennes de garde" leur première victoire.
Malgré la décision du jury de déontologie publicitaire, cette campagne de promotion aura au moins permis à la région de créer le buzz, le site du comité départemental du tourisme du Jura (www.jura-tourism.com ) ayant enregistré une hausse de sa fréquentation de 20% sur la période de diffusion des spots. Une étude de satisfaction réalisée auprès de 1.700 auditeurs a par ailleurs conclu que la publicité avait donné envie à 81,2% d'entre eux de passer leurs vacances dans le Jura.