Les rumeurs sur le rachat de beIN Sports par Canal+ courent depuis plusieurs mois dans le milieu des médias. Ce matin, Libération les relance avec un article annonçant une reprise des discussions entre les deux groupes médias "depuis la mi-janvier". Deux schémas de rapprochement seraient actuellement à l'étude selon le quotidien. Le premier consisterait à faire de Canal le distributeur exclusif de beIN Sports. L'accès aux chaînes sportives qataries passerait ainsi par un abonnement aux offres de Canal+ ou Canalsat. En échange, Canal verserait à son rival d'hier et d'aujourd'hui une redevance d'au moins 100 millions d'euros par an.
Le deuxième scénario serait tout simplement une acquisition par Canal de la partie française de beIN Sports estimée à 500 millions d'euros par Natixis. Payée en actions plutôt qu'en cash, l'opération permettrait aux dirigeants qataris de prendre 8% de Canal ou même une participation dans la maison-mère, Vivendi, dont ils ont déjà été actionnaires par le passé.
Pour rendre crédible ce rapprochement, les observateurs soulignent les ambitions de Vincent Bolloré pour Canal+. En novembre dernier, le nouvel homme fort de Canal+ a en effet annoncé son intention d'investir 2 milliards d'euros dans le groupe. Et quoi de mieux que le sport pour fidéliser et recruter des abonnés ? Dans ce domaine, l'ambition de l'homme d'affaires breton s'est pour l'instant traduite par la perte des droits de la Premier League.
Quant aux Qataris, ils pourraient selon Libération être désormais tentés de se désengager de l'Hexagone, moins de quatre ans seulement après l'arrivée de beIN. En cause : des difficultés financières liées à de mauvais placements et à la baisse actuelle du prix du pétrole. Il n'empêche. L'opération reviendrait pour Canal à tenter de faire oublier son recul sur le marché des droits sportifs en rachetant ces mêmes droits au prix fort à son ancien rival, ce dernier les ayant lui-même acquis au prix d'immenses pertes qui lui seront peut-être fatales.