

Grand témoin de l'émission "C Médiatique" ce dimanche, Antoine de Caunes s'est rappelé des plus belles heures de Canal+. L'ancien présentateur emblématique de "Nulle part ailleurs" a notamment rembobiné ses meilleurs moments avec son complice de l'époque, José Garcia, racontant notamment la première fois où il l'avait piégé avec de l'alcool à 90 degrés. Pour autant, il ne conjugue pas encore la chaîne cryptée au passé puisqu'il y officie toujours, en tant que réalisateur de documentaires ou à la présentation de la soirée des 40 ans. Interrogé sur sa loyauté envers le canal désormais détenu par Vincent Bolloré, il l'a associée à son attachement de toujours. "C'est ma chaîne, j'ai un lien organique avec cette chaîne. J'y suis depuis 1984 et on m'a toujours laissé faire les choses que j'entendais et de la manière dont je les entendais", a souligné l'enfant du rock et de la télé.
Car, malgré tous les changements survenus ces dernières années, et l'arrêt d'émissions dites "impertinentes", le fondateur du magazine "Vieux" n'a jamais quitté le navire. "Bien sûr que Canal a beaucoup changé. C'est une plateforme et non plus une chaîne de télévision comme elle l'a été à une époque et l'époque a considérablement changé. Aujourd'hui, les concurrents de Canal sont Netflix et les autres plateformes", estime-t-il. Avant de revenir sur son cas personnel de saltimbanque du petit écran : "Moi je reste dans une case où j'ai une liberté de travail intégrale et personne ne m'emmerde. Je fais les choses comme j'ai envie de les faire".
Pilier historique de Canal+, Antoine de Caunes a "traversé toutes les époques et tous les régimes" : de la "parenthèse enchantée" – qu'a représentée "Nulle part ailleurs" avec Philippe Gildas et son partenaire de scène José Garcia au début des années 1990 – à son éviction de l'animation du "Grand Journal" par Vincent Bolloré en 2015. Une éviction qu'il avait prise "de manière très violente".

Pour autant, il est resté fidèle au groupe qui lui a donné sa chance à l'antenne. "On est dans un monde capitaliste assez brutal, et parfois ça se voit plus que d’autres. Je me méfie de la 'moraline' ambiante", répondait-il à "Télérama" en octobre dernier au sujet des polémiques qui collent à la peau de l'institution depuis l'arrivée de Vincent Bolloré en tant qu'actionnaire majoritaire. "Je ne peux pas me sentir coupable ou complice de 'crimes' que je n’ai pas commis. Je n’ai pas l’impression d’enfreindre une ligne morale ou d’avoir changé ma nature pour pouvoir continuer d’exister dans un système qui serait à l’opposé de ce que je suis", ajoutait le "Monsieur Loyal" de Canal+. Un avis contraire à d'anciens visages phares de la chaîne, comme Omar Sy qui déplorait l'évolution de son "centre de formation" ces dernières années. "Quand tu vois la chaîne aujourd’hui, tu te demandes comment elle peut porter le même nom", déplore l'ex-star du "SAV des émissions", pour qui le média a perdu de sa superbe. "Canal, c’était d’abord synonyme de révolution télévisuelle. Elle faisait toujours basculer le pays dans ce qu’il allait être. Et à cette époque, c’était toujours dans le bon sens".